Trois pour cent de la population algérienne (plus de un million) est atteinte d'asthme, dont 2,6% sont des enfants. C'est ce qui ressort de la conférence-débat qui a eu lieu, hier, au forum d' El Moudjahid, animée par l'association A.ASMA.RESP à l'occasion de la Journée nationale de l'asthme et des maladies respiratoires. Cependant, la situation n'est pas aussi alarmante que dans certains pays où l'incidence a atteint des proportions inquiétantes. Le Dr Tarit, médecin spécialiste des maladies respiratoires à l'hôpital de Bab el-Oued, considère que l'asthme n'est pas un handicap s'il est bien pris en charge sur le plan sanitaire. D'ailleurs son traitement dépend de deux médicaments ; un broncho-dilatateur et un inflammatoire qui néanmoins doivent être utilisés à vie par le malade. “En effet, dans notre pays et malgré beaucoup d'efforts fournis par le corps médical, de nombreux témoignages à l'échelle nationale nous laissent penser que l'asthme n'est pas tout à fait maîtrisé. Et pour cause, outre les prix excessifs des médicaments et leur non-disponibilité dans les localités reculées du pays, se pose la question de la prise en charge des soins par la Sécurité sociale”, explique la praticienne. Considéré comme une maladie chronique depuis 1992, l'asthme occasionne des frais de remboursement à hauteur de 80% uniquement. Les auscultations et les examens radiologiques ainsi que biologiques ne sont pas compris dans cette comptabilité. Si bien que l'asthme est remboursé au même titre que la grippe ou le rhume. L'association des malades ASMA.RESP, qui est un partenaire de la Sécurité sociale, tente par tous les moyens de négocier un nouveau contrat de remboursement pour les asthmatiques. Mais jusque-là, elle n'a pas réussi à obtenir gain de cause auprès de la Cnas. “Jusqu'à quand les décideurs de la Sécurité sociale continueront à faire la sourde oreille concernant le remboursement à 100% des asthmatiques. Quel est donc le véritable objectif de la Sécurité sociale, si elle ne vient pas en aide aux malades et si elle ne peut pas leur permettre de bien vivre avec leur maladie”, affirme le vice-président de l'association, M. Aroudj. Par ailleurs, cette association tente d'impliquer le patient et d'améliorer sa condition grâce à une prise en charge scientifique, culturelle et sportive. Nabila Afroun