Le jeune blogueur de Béjaïa, Merzoug Touati, incarcéré à la prison de Blida, a finalement décidé de mettre fin à sa grève de la faim qu'il observait depuis le 1er décembre dernier, en signe de protestation contre sa condamnation à sept ans de réclusion criminelle par la cour d'appel de Béjaïa. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès de l'un des avocats de la défense, Me Boubakeur Hamaïli, qui a de rendu visite, samedi dernier, à ce jeune "détenu politique", accusé d'"intelligence avec une puissance étrangère". Selon notre interlocuteur, Merzoug Touati a pris la décision de "geler" sa grève de la faim au lendemain de la visite de sa mère le jeudi 20 décembre. Cette dernière aurait conseillé, croit-on savoir, son fils emprisonné de renoncer à son mouvement de protestation, afin d'éviter la dégradation de son état de santé. Par ailleurs, Me Hamaïli tient à souligner les trois revendications mises en avant par Merzoug Touati, à savoir : "la reprise du procès, dans les meilleurs délais, avec toutes les garanties, en ce qui concerne la présomption d'innocence et l'instruction à charge et à décharge du prévenu, et assoir la culpabilité, s'il y a lieu, sur des preuves établies", "donner suite à la plainte qu'il a déposée contre la chaîne TV et le journal "Ennahar" sur la violation du secret d'instruction, ce qui est en violation de la loi" et, enfin, "identifier et entendre les témoins qu'il avait demandés, dont les noms ont été mentionnés par le juge d'instruction qui a fondé ces accusations sur la base de leurs déclarations à travers les réseaux sociaux". Pour rappel, Merzoug Touati, qui voulait s'initier au journalisme citoyen (free-lance), lui qui est diplômé universitaire au chômage, a été arrêté par la police le 17 janvier 2017, après avoir publié, sur son blog personnel Elhogra.com, une interview vidéo que lui avait accordée un ancien diplomate israélien. Son domicile familial, sis au quartier populaire de Laâzib Oumaâmar, dans la banlieue béjaouie, avait été perquisitionné par la police qui avait saisi son micro-ordinateur dans le cadre de l'information judiciaire ouverte à son encontre par le parquet de Béjaïa. Poursuivi pour "intelligence avec une puissance étrangère", le blogueur mis en cause a été condamné en première instance à 10 ans d'emprisonnement, avant de voir sa peine réduite à 7 ans de réclusion criminelle, à l'issue de son procès en appel tenu le 21 juin dernier. Une sentence qui n'a pas manqué de susciter une vague d'indignation en Kabylie. KAMAL OUHNIA