C'était avant-hier que les participants à la résidence de traduction en tamazight ont rendu leurs recommandations. Une semaine durant, les participants se sont penchés sur la traduction vers tamazight de plusieurs textes officiels et de sites de départements ministériels, comme ceux de la Justice et du Tourisme. En présence d'experts du domaine, les traducteurs qu'a réunis le Haut-Commissariat à l'amazighité à Adrar ont émis le vœu, dans leurs recommandations, de voir les institutions de l'Etat ouvrir leurs portes aux traducteurs en tamazight. "Mettre en place un dispositif national de recrutement de traducteurs au sein des institutions de l'Etat en vue de prendre en charge les différentes traductions vers tamazight à l'exemple du Journal officiel et autres règlements intérieurs ainsi que des sites web et autres interfaces." Telle est la recommandation faite par les participants à la résidence de traduction, ajoutant que l'ouverture d'un département de tamazight à l'université Ahmed-Draya d'Adrar est une nécessité afin qu'il puisse prendre en charge les deux variantes de tamazight, à savoir le zénète et le tamachaq, appelant au renforcement de la place de tamazight, en termes de volume horaire, dans la grille des programmes de la radio locale. Ils plaident également pour l'élargissement du champ de traduction vers tamazight à d'autres langues et cultures autres que l'arabe et le français, et encourager, par là même, l'adaptation des œuvres universelles au cinéma et au théâtre. Sur un autre volet et afin de faciliter la tâche aux traducteurs, les universitaires ayant pris part à la résidence ont appelé à "la fusion des différents glossaires réalisés par le HCA lors des résidences de traductions antérieures, comme la Constitution de 2016, la Proclamation du 1er Novembre, la plate-forme de la Soummam, les différents textes de l'ONU, du PNUD…, afin d'enrichir la valise du traducteur qui contiendra, en sus, les versions numériques des dictionnaires, glossaires et autres lexiques existants". Dans la même optique, ils ont estimé qu'il est nécessaire d'établir, à des fins de référence, "le listing de toutes les traductions déjà réalisées en Algérie, à mettre sur les sites web du HCA et de l'APS". Ils ont aussi appelé à l'élaboration d'un manuel d'initiation à la traduction spécifique pour tamazight. La rencontre d'Adrar était également une occasion pour participants de se pencher sur le travail des clubs scientifiques activant au sein des universités. Ainsi, ils ont plaidé pour l'encouragement de ces clubs scientifiques qui visent à promouvoir la traduction vers tamazight et l'organisation de Salons du livre et de la traduction. Concernant les études universitaires en tamazight, les spécialistes ont mis l'accent sur l'urgence d'accompagner la procédure d'ouverture d'un master de traduction arabe/tamazight au sein du département de traduction de l'université d'Alger 2. Toujours sur le même volet, les participants ont émis le souhait de voir de nouveaux partenaires et institutions se joindre à l'organisation de la 5e résidence de traduction qui aura lieu cette année et qui sera dédiée à la traduction simultanée. À noter également qu'un partenariat a été signé, avant-hier, entre le HCA et l'université d'Adrar portant sur l'exploitation des manuscrits de l'institut de l'histoire de l'université par les étudiants et chercheurs en tamazight. La signature a eu lieu en présence du wali de la ville qui s'est engagé "à donner la place qui est la sienne à tamazight au sein des institutions" au sein de la wilaya. M. M.