Le 14 juin 2001. À l'appel des archs, plus de deux millions de personnes venant de Kabylie rallient Alger. L'objectif de la marche est de déposer la plate-forme de revendications d'El-Kseur à la présidence de la République. C'était la dernière démonstration de rue tolérée à Alger avant qu'un communiqué du ministère de l'Intérieur ne tombe pour interdire toute manifestation citoyenne dans la capitale. Mais ce qui devait être une marche pacifique s'est finalement transformée en scènes d'affrontements entre des manifestants désarmés et des CNS bien “équipés” pour réprimer sans distinction. Bilan : des morts et des blessés. Quatre ans après, cette journée est restée gravée dans la mémoire collective. À l'occasion du double anniversaire de la marche du 14 juin 2001 et de l'incarcération du directeur du journal Le Matin, Mohamed Benchicou, la CADC de Tizi Ouzou organise depuis dimanche dernier des festivités commémoratives à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Le coup d'envoi a été donné par une projection vidéo sur la marche du 14 juin. Dans l'après-midi, l'assistance a été conviée à visionner la conférence-débat animée à Tizi Ouzou en 2003 par le caricaturiste Ali Dilem et Mohamed Benchicou. La journée d'hier a été marquée par une conférence- débat sur la liberté de la presse en Algérie. Elle a été animée par Mohamed Haouchine et Youcef Bournine, respectivement chefs de bureau de Liberté et du Soir. En parallèle, une exposition de coupures de journaux et de photos retraçant l'historique du mouvement citoyen et les actions organisées durant les quatre années de crise se tient dans le hall de la maison de la culture. Aujourd'hui, il sera procédé au dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Naâmane Toufik, décédé à l'âge de 25 ans lors de la marche du 14 juin. De son côté, l'aile dite antidialoguiste a baptisé une place publique à El-Kseur au nom des martyrs du Printemps noir. Des délégués de la même tendance se déplaceront aujourd'hui à la maison de la presse Tahar-Djaout pour y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des journalistes assassinés. A. T.