Le président du Soudan, Omar al-Bachir a défendu dimanche soir les forces de sécurité qui mène une meurtrière répression contre les manifestants depuis un mois, lors d'un discours devant ses partisans dans la l'Etat du Nil blanc (Sud). "Il y a certaines personnes (présentes) parmi les manifestants qui tuent les protestataires", a déclaré M. Bachir, sans donner plus de précisions, alors que les manifestations ont continué d'agiter le pays dimanche jusqu'à tard dans la nuit. "Par exemple, le médecin qui a été tué à Buri (quartier est de Khartoum) a été tué par une arme qui n'appartenait ni à l'armée, ni au Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), ni à la police", a assuré M. Bachir. Ce médecin, décédé jeudi à Khartoum lors de heurts entre la police et des manifestants, a été assassiné par "quelqu'un présent parmi les manifestants", a assuré le chef de l'Etat. Selon l'Association des professionnels soudanais, un groupe en première ligne de la contestation, ce médecin a été tué "par balle". "Les forces de sécurité soudanaises doivent arrêter leur attaque meurtrière continue contre les manifestants et le personnel médical", a déclaré vendredi Amnesty International. Le fait que "les forces de sécurité soudanaises continuent d'utiliser la force létale contre des manifestants et des médecins" est "un scandale", a renchéri Sarah Jackson, directrice adjointe de l'ONG pour l'Afrique de l'Est. Dimanche, les forces de sécurité soudanaises ont à nouveau tiré au gaz lacrymogène contre les participants à une marche réclamant le départ du président, au pouvoir depuis 29 ans. Depuis le 19 décembre, la vague de contestation au Soudan a fait 26 morts, dont deux membres des forces de sécurité, selon un bilan officiel. Des ONG internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International ont, elles, évoqué 40 morts dont des enfants et du personnel médical. R. I./Agences