La télévision nationale menace même de ne pas renouveler le contrat et appelle ironiquement la Ligue à lancer un nouvel appel d'offres pour les droits de retransmission. L'Etablissement public de télévision (EPTV) n'a pas tardé à réagir à la menace des clubs de boycotter les caméras lors de la prochaine journée de championnat des Ligues 1 et 2, en raison du retard dans le payement des droits de retransmission des rencontres. "L'EPTV a toujours honoré ses engagements financiers, malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits. En dépit d'une conjoncture difficile, les engagements financiers de l'EPTV ont toujours été honorés, malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits par le piratage systématique de certains éditeurs de service de télévision ainsi qu'à l'intérieur des enceintes de compétition", martèle l'EPTV dans un communiqué. Cette réaction fait suite également à la déclaration du président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, qui a indiqué que "l'EPTV n'a jusqu'à présent pas renouvelé son contrat qui a expiré le 31 juillet 2018 et n'a pas encore honoré les 3e et 4e tranches de la convention précédente". "La violation flagrante des termes du contrat liant les deux partenaires autoriserait (l'EPTV) à ne pas payer. La programmation anarchique et hasardeuse de la compétition a provoqué un impact financier négatif important, dont l'évaluation précise sera portée à la connaissance de la LFP." La télévision publique a fustigé également "le nombre sans cesse croissant de matches à huis clos qui pénalisent le téléspectateur, encore une fois privé d'une compétition dont l'objectif est d'apporter du spectacle et de la convivialité". "Compte tenu de ce qui précède et du nouveau paysage audiovisuel caractérisé par l'apparition de nouveaux acteurs, l'EPTV invite la LFP à lancer un appel à candidatures pour l'attribution des droits de retransmission en toute équité", conclut le communiqué de l'EPTV. En clair, l'EPTV a mis à nu des entorses aux engagements de la LFP dans le contrat signé avec l'ENTV évalué à plus de 50 milliards de centimes qui englobe aussi les matches de l'EN. À commencer par l'exclusivité de la retransmission des matches, puisque les séquences des rencontres de championnat des Ligues 1 et 2 sont diffusées gratuitement par les chaînes privées algériennes, sans que la LFP bouge le petit doigt, alors qu'elle a les moyens de les empêcher de le faire. La multiplication des matches à huis clos et la programmation anarchique ont forcément induit un manque à gagner à l'ENTV qui refuse du reste de retransmettre des rencontres sans public. Ces deux griefs retenus contre la LFP lui donnent amplement le droit de demander réparation et bloquer les 3e et 4e tranches de la convention signée entre les deux parties. Du coup, l'EPTV menace de ne pas renouveler cette convention et invite la LFP et la FAF à lancer un appel à candidatures pour l'attribution des droits de retransmission en toute équité. En vérité, la direction de l'EPTV sait parfaitement que seule la télévision nationale est capable de payer rubis sur l'ongle des droits de retransmission aussi onéreux, d'autant plus que le championnat national de faible qualité ne peut pas attirer les chaînes étrangères, sauf en ce qui concerne quelques affiches sporadiques. C'est le seul bailleur de fonds dans ce domaine. Son monopole est implicite et dicté par la conjoncture économique difficile que traverse le pays. Que feront les clubs suite à cette réaction de l'EPTV ? Sans doute qu'ils adopteront un profil bas faute de solution de rechange !