Décidément, le changement de l'équipe dirigeante au sein de la Ligue de football professionnel n'a pas amené de changements dans la gestion et encore moins dans les mentalités. La programmation hasardeuse du championnat persiste toujours malgré les promesses. La programmation de la 22e journée de la Ligue 1 Mobilis, étalée sur cinq jours, est d'ailleurs un exemple édifiant du bricolage qui règne à la LFP. En effet, à l'approche du dénouement de la saison sportive et en raison des nombreux enjeux, chaque journée du championnat devient décisive, que se soit pour le titre ou pour le maintien. C'est dire que les rencontres doivent, en principe, se jouer en même temps pour éviter les probables magouilles. Des données que le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, et ses proches collaborateurs ne peuvent pas ignorer. On reproche au président de la Ligue une «mauvaise gestion du championnat», dont les matches sont programmés de manière aléatoire. Les journées de championnat ne se déroulent plus durant le week-end, mais tous les jours de la semaine, ce qui pénalise non seulement les supporters, mais également la télévision nationale, qui trouve d'énormes difficultés pour la retransmission des rencontres. Cette situation a même provoqué une forme de crise entre le LFP et l'EPTV. La multiplication des matches à huis clos et la programmation anarchique ont forcément induit un manque à gagner à l'ENTV qui refuse du reste de retransmettre des rencontres à la carte. La télévision nationale menace même de ne pas renouveler le contrat et appelle ironiquement la Ligue à lancer un nouvel appel d'offres pour les droits de retransmission. En dépit d'une conjoncture difficile, les engagements financiers de l'EPTV ont toujours été honorés, malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits par le piratage systématique, puisque les séquences des rencontres des championnats de Ligues 1 et 2 sont diffusées gratuitement par les chaînes privées algériennes, sans que la LFP ne daigne s'opposer à cette pratique. Certains présidents de clubs reprochent également à Medouar de privilégier des équipes, sinon comment expliquer que la rencontre entre l'ASO Chlef et l'USM Blida (22e journée de Ligue 2) a été avancée à aujourd'hui, alors que le reste du programme se tiendra le week-end prochain, en sachant que ni l'ASO, ni l'USMB ne sont concernés par des obligations internationales, ce qui aurait été plus ou moins acceptable. L'autre choc de la même journée entre le RC Relizane et le NC Magra a été décalé de 24 heures pour des raisons qu'on ignore. C'est dire que la LFP gagnerait à être plus équitable avec les clubs, pour ainsi préserver sa réputation et faire respecter l'éthique sportive.