Après avoir dans un premier temps appuyé la revendication des présidents de club d'organiser une journée de championnat sans télévision pour protester contre le non-payement des 3e et 4e tranches des droits de retransmission par l'EPTV, le président de la LFP, Abdelkrim Medouar a fait marche arrière. "Nous n'avons jamais douté de la bonne foi de l'EPTV quant à sa volonté d'honorer ses engagements financiers. Nous savons toute l'importance que revêt cette entreprise nationale et le rôle qu'elle joue dans le développement du football. Mais il ne faut pas oublier que je subis une pression terrible de la part des présidents des clubs. Nous allons renouer le dialogue avec l'EPTV afin de parvenir à une solution qui arrange tout le monde", dira Medouar à la Radio nationale. Et d'ajouter : "Il faut savoir que concernant les critiques émises dans le communiqué de l'EPTV, la Ligue n'est pas responsable de la violence dans les stades, ce qui engendre les huis clos. De même qu'à ma connaissance, il existe des instances habilitées à contrôler le piratage des images exclusives", faisant allusion à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. Jeudi, lors de la réunion du bureau fédéral, Medouar avait été fortement critiqué par le président de la FAF. Kheïreddine Zetchi est allé jusqu'à lui reprocher le fait d'avoir abordé un sujet qui ne le concerne, puisque le contrat avec l'EPTV a été signé par la FAF et non pas la LFP. En revanche, Medouar a confirmé que la chaîne Dzair TV qui n'a pas honoré ses engagements financiers évalués à plus de 12 milliards de centimes est toujours interdite de retransmission des matches de Ligue 2. Il n'a cependant pas précisé si la LFP allait saisir la justice pour recouvrer ses droits, conformément à la législation en vigueur. Pour rappel, l'Etablissement public de télévision (EPTV) n'a pas tardé à réagir à la menace des clubs de boycotter les caméras lors de la prochaine journée du championnat des Ligues 1 et 2, en raison du retard dans le payement des droits de retransmission des rencontres. "L'EPTV a toujours honoré ses engagements financiers, malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits. En dépit d'une conjoncture difficile, les engagements financiers de l'EPTV ont toujours été honorés, malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits par le piratage systématique de certains éditeurs de service de télévision ainsi qu'à l'intérieur des enceintes de compétition", a martelé l'EPTV dans un communiqué. Cette réaction faisait suite également à la déclaration du président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, qui a indiqué que "l'EPTV n'a jusqu'à présent pas renouvelé son contrat qui a expiré le 31 juillet 2018 et n'a pas encore honoré les 3e et 4e tranches de la convention précédente. La violation flagrante des termes du contrat liant les deux partenaires autoriserait l'EPTV à ne pas payer. La programmation anarchique et hasardeuse de la compétition a provoqué un impact financier négatif important, dont l'évaluation précise sera portée à la connaissance de la LFP." La Télévision publique a fustigé également "le nombre sans cesse croissant de matches à huis clos qui pénalisent le téléspectateur, encore une fois privé d'une compétition dont l'objectif est d'apporter du spectacle et de la convivialité. Compte tenu de ce qui précède et du nouveau paysage audiovisuel caractérisé par l'apparition de nouveaux acteurs, l'EPTV invite la LFP à lancer un appel à candidatures pour l'attribution des droits de retransmission en toute équité", conclut le communiqué de l'EPTV.