Des fourgons de police ont barré la route au véhicule du général-major à la retraite, à quelques mètres du siège de sa permanence électorale à Hydra. Hier vers midi, le candidat à l'élection présidentielle, le général-major à la retraite, Ali Ghediri, a quitté le siège de sa permanence électorale dans un quartier sur les hauteurs d'Alger pour se rendre au cimetière de Sidi Yahia où devait être enterré, après la prière de Dohr, le général-major Abdelmalek Guenaïzia, décédé, lundi dernier, à Genève. À quelques mètres de la permanence, quatre fourgons de police ont barré le chemin à son véhicule, avons-nous appris auprès de son directeur de communication Hmida Layachi. L'ancien directeur des ressources humaines du ministère de la Défense nationale est descendu de voiture pour s'enquérir de la situation. Les officiers de la Sûreté nationale lui ont alors expliqué que des instructions leur ont été données, au niveau élevé de la hiérarchie de l'Etat, pour l'empêcher de prendre part à l'inhumation de l'ancien ministre délégué auprès du MDN. La veille, dans une interview accordée au site électronique TSA, Ali Ghediri avait, certes, annoncé qu'il irait se recueillir, une dernière fois, sur la dépouille de celui qui était son commandant. Dès lors, il est loisible de supposer que sa présence à l'événement aurait capté indubitablement l'intérêt, particulièrement des médias. Il aurait constitué une attraction, qui n'aurait pas été nécessairement du goût des hauts responsables de l'Etat, aussi venus rendre un ultime hommage au disparu. Et au cimetière de Sidi Yahia, ils étaient effectivement tous là — à l'exception, pour les raisons que l'on sait, du chef de l'Etat — le général-major chef de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, le DGSN Mustapha Lahbiri, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, et celui de l'APN, Mouad Bouchareb, ainsi que son prédécesseur Saïd Bouhadja. Il y avait également le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les membres de son gouvernement : Youcef Yousfi (ministre de l'Industrie), Tayeb Louh (ministre de la Justice) et Noureddine Bedoui (ministre de l'Intérieur). L'on note également la présence de l'ancien président de l'APN, Saïd Bouhadja, et enfin du directeur de campagne du président de la République — candidat non encore déclaré — Abdelmalek Sellal. Pourquoi craint-on si fort un face-à-face entre Ali Ghediri et l'aréopage de personnalités (majoritairement aux commandes des institutions de l'Etat) qui défendent bec et ongles l'option du cinquième mandat, jusqu'à lui interdire, par la force publique, d'accomplir un devoir moral et éthique envers un mort ? Difficile de trouver une logique à un acte qui induit, finalement, l'effet inverse de celui escompté au regard de l'opinion publique, du moins. Souhila Hammadi