"La condamnation de Hadj Ghermoul est une grave atteinte à la liberté d'expression en Algérie. Il est totalement absurde qu'il soit condamné à passer six mois derrière les barreaux simplement pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions politiques." C'est par ces termes que s'est exprimée la directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International, Heba Morayef, à la suite de la condamnation par le tribunal de Mascara du membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) et du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), Hadj Ghermoul, âgé de 37 ans, lequel a été placé sous mandat de dépôt le 29 janvier. Arrêté par des policiers dans la soirée du 27 janvier à Tizi dans la daïra de Sig, Hadj Ghermoul s'était distingué ces derniers temps, notamment, par son hostilité à la perspective d'un cinquième mandat pour le président sortant Abdelaziz Bouteflika. Activiste sur les réseaux sociaux, il s'est exhibé sur la Toile à plusieurs reprises en photos, portant des pancartes hostiles au cinquième mandat. "Son arrestation et sa condamnation témoignent, une nouvelle fois, de l'intolérance dont font preuve les autorités algériennes vis-à-vis de l'opposition et de leur inquiétante tendance à multiplier les arrestations et les détentions arbitraires à l'approche de l'élection présidentielle prévue en avril", poursuit le communiqué d'Amnesty International. "Nul ne devrait être incarcéré pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d'expression", poursuit Heba Morayef à l'endroit des autorités algériennes qu'elle invite "à annuler la condamnation de Hadj Ghermoul et à le libérer immédiatement et sans condition". Néanmoins, il n'est pas dit qu'une évolution soit à l'ordre du jour puisque la condamnation de Hadj Ghermoul relèverait d'une affaire de droit commun, puisque le chargé de communication de la sûreté de wilaya de Mascara aurait déclaré à des confrères une version des faits qui ne plaide pas en sa faveur d'autant plus que le chef d'inculpation retenu contre le militant des droits de l'Homme, hostile au 5e mandat, est l'outrage à corps constitué. Kamel Ghimouze