Répondant prématurément à l'appel pour dire non au 5e mandat, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées dans le calme, hier, dès les premières heures de la matinée, en face du théâtre régional Azzedine-Medjoubi d'Annaba. Un succès relatif, mais un succès quand même pour les organisateurs anonymes, qui avaient invité à ce sit-in de protestation à travers les réseaux sociaux, mais après la prière du vendredi. Les manifestants, au nombre desquels on compte des avocats connus sur la place, des notables et des journalistes de la presse écrite, des étudiants et des syndicalistes n'ont commencé à réellement crier leur désapprobation de la candidature de Bouteflika à sa propre succession qu'à 10h30. Brandissant des pancartes et des banderoles portant des slogans disant "Non au mandat de la honte" et "Pas de casse ni de dégât, nous voulons juste le changement" et arborant l'emblème national, la foule a appelé au retrait du Président de la prochaine course à la présidentielle. Craignant le pire, les forces de l'ordre, notamment des policiers en civil, ont quadrillé tout le périmètre du cours de la Révolution, en se gardant, toutefois, de trop s'approcher des manifestants, la consigne étant de ne pas se faire remarquer et d'éviter la provocation qui pourrait venir d'ultras. La tension était tout de même perceptible au fur et à mesure que les cris de colère montaient de la foule compacte. Ce premier rassemblement s'est dispersé dans le calme vers midi trente. D'autres personnes venues des mosquées de la ville et des quartiers périphériques, des jeunes gens surtout, ont convergé en rangs organisés vers cette même place pour crier à leur tour "Algérie libre et démocratique" et "Bouteflika dégage !". Ces derniers ont marché pacifiquement vers le siège de la wilaya tout proche, en face duquel ils ont observé une courte halte, après avoir fait à deux reprises le tour du cours de la Révolution. Ce n'est que vers 16h30 que les participants à cette mobilisation ont commencé à se retirer et à libérer le centre-ville, plutôt désert en ce vendredi électrique. A. Allia