Liberté : M. Derrahi, vous réclamez depuis plusieurs années des salaires impayés au club de l'USM Annaba. Est-ce que votre problème est réglé ? Ahcen Derrahi : Non, pas du tout. Depuis plusieurs années nous réclamons (10 de mes ex-camarades et moi) des salaires impayés au club de l'USM Annaba, mais nous ne voyons rien venir. Nous avons frappé à toutes les portes, FAF, CNRL, LFP, nous avons déposé des dossiers en béton, nous avons même eu gain de cause auprès de ces instances, mais nous n'arrivons toujours pas à faire exécuter nos décisions. Nous avons reçu plusieurs promesses de la part de la FAF, mais rien n'y fit. Il y a comme un blocage délibéré qui ne veut pas dire son nom. Pourtant, suite à la délivrance par la LFP des licences des nouvelles recrues de l'USM Annaba à l'occasion du dernier mercato, tout le monde pensait que vous avez été payés… C'est de la poudre aux yeux, aucun d'entre nous n'a reçu son argent. La LFP a accordé les nouvelles licences sans que le club règle sa dette de la CNRL, ce qui est bien sûr antiréglementaire. C'est un abus incontestable. Pourtant, nous avons reçu des assurances que notre cas sera solutionné conformément à la loi. Nous avons été reçus à la FAF par le secrétaire général qui nous a même proposé de nous payer en deux tranches de 50%. Puis il nous a orientés vers un membre du bureau fédéral, en l'occurrence M. Bahloul, lequel nous a confié qu'il attendait le virement du wali de Annaba, alors que ce dernier n'est pas partie prenante dans cette affaire. M. Bahloul nous a même promis de poser le problème ce mercredi lors de la réunion du bureau fédéral. Vous vous rendez compte que même le président de la CNRL, Youcef Hamouda, se dérobe. Il nous a répondu qu'il n'a pas connaissance de notre dossier qui remonte à plusieurs années, alors que nous avons des décisions émanant de cette même CNRL. C'est aberrant ! Bon, c'est vrai, il n'était pas en poste auparavant, mais nous parlons là de structures et pas de personnes. Il doit y avoir une traçabilité dans ce dossier, à moins que des personnes malintentionnées aient tout détruit. Je ne pensais pas recevoir une telle réponse de la part d'une instance censée défendre les droits des footballeurs. Au lieu de forcer la main avec la force de la loi au président de l'USM Annaba qui affirme qu'il ne payera aucun centime comme si le club lui appartenait, la FAF tente de gagner du temps avec cette histoire du wali. Nous ne faisons que réclamer notre dû. La FAF pense peut-être que nous allons abandonner, mais nous n'allons pas nous taire. Vous comptez faire quoi désormais pour faire valoir vos droits ? Je pense que nous n'avons plus qu'un seul choix. Nous allons nous déplacer dimanche prochain au siège de la FAF pour organiser une nouvelle action de protestation. Peut-être devrions-nous observer une grève de la faim. Nous avons déjà manifesté sur place il y a quelques mois, mais nous n'avons récolté que des promesses. Nous ne comprenons pas pourquoi on oblige certains clubs à payer rubis sur l'ongle le contentieux de la CNRL, à l'exemple du CRB, et d'autres pour lesquels on refuse la délivrance de nouvelles licences à l'image de l'USMH, alors que quand il s'agit de l'USMAn on piétine la loi. C'est franchement frustrant. On se sent délaissés et surtout trahis par la FAF.