Le conseil de l'ordre des avocats de la wilaya de Tizi Ouzou a rendu public, dans la soirée d'hier, un communiqué dans lequel il informe avoir pris la décision "de rédiger une lettre ouverte qui sera adressée au Conseil constitutionnel et publiée dans la presse dans laquelle il fera état des irrégularités de la candidature de Bouteflika et mettre ce Conseil devant ses responsabilités et l'Histoire". Et comme seconde décision, le barreau compte "geler toute activité juridique dans la compétence de la cour de Tizi Ouzou les 6 et 7 mars 2019 et demander aux avocats d'être présents avec leurs robes sans assurer aucune activité". Par ailleurs, la même source informe que "l'Union nationale des barreaux se réunit le mercredi 6 mars 2019 pour analyser la situation et prendre les mesures nécessaires qui s'imposent". La veille, le bâtonnier, Me Salah Brahimi, a signé une déclaration par laquelle il dénonce "vigoureusement le mépris réservé par les tenants du pouvoir au peuple algérien". Le bâtonnat rappelle que "les citoyennes et les citoyens, à leurs côtés les avocats de plusieurs barreaux, ont marché pour dénoncer cette énième insulte de vouloir imposer la candidature d'un Président sortant qui a déjà spolié la volonté populaire de quatre mandats et qui a régné pendant vingt ans". Et le bâtonnat d'ajouter : "Ce 5e mandat est rejeté par le citoyen après les grandioses marches qu'a connues notre pays. Ce mouvement populaire contre le 5e mandat est considéré par l'ordre des avocats comme étant un jugement définitif qui ne connaît aucune voie de recours." Selon le bâtonnat de Tizi Ouzou, "ce jugement populaire doit être exécuté et cela ne sera que justice rendue pour un pays qui a trop souffert et pour une génération qui n'a connu qu'un seul Président", expliquant qu'"en plus d'une Constitution imposée au peuple et qui a connu plusieurs amendements afin de pérenniser une équipe à la tête du pays, cette fois-ci, on veut nous faire admettre une candidature insultante à plus d'un titre". L'ordre des avocats rappelle qu'"il est de notre devoir de recourir à l'arme juridique pour peser de toutes nos forces devant nos institutions" d'où, ont-ils ajouté "la décision de contester juridiquement et politiquement la candidature de Bouteflika et de saisir le Conseil constitutionnel afin de la rejeter pour plusieurs raisons". Parmi les motifs invoqués, le bâtonnat cite "la volonté populaire qui s'est exprimée contre le 5e mandat, la violation de la Constitution et des textes qui exigent la bonne santé physique et mentale de tout candidat et la nationalité algérienne d'origine alors que pour narguer le peuple le dépôt de cette candidature a été fait par procuration, ce qui ne nous étonne plus vu la gestion du pays par procuration depuis sept ans". Enfin, l'ordre des avocats estime que "le silence est une complicité et le nôtre serait traité de non-assistance à un peuple en danger. C'est pourquoi nous userons de tout notre poids et des voies légales pour faire entendre notre voix qui n'est que la voix du peuple". K. Tighilt