Les manifestants dont les rangs n'ont pas cessé de grossir, ont arpenté l'immense place publique, durant plus d'une heure avant de se diriger vers le siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in. Les Annabis sont descendus par centaines dans la rue, avant-hier, juste après l'annonce officielle du dépôt de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à sa propre succession, afin d'exprimer leur rejet de ce qu'ils considèrent comme une ineptie, un acte contre nature. Cédant à la colère sourde qui les animait, les habitants de pratiquement tous les quartiers de la ville ont convergé en courant vers le cours de la Révolution, poumon de la ville, chef-lieu de wilaya, vers 20h, pour se regrouper et finalement former une marée humaine. Rappelant une fois encore le caractère pacifique de leur mouvement aux cris de "Silmya ! Silmya", les manifestants, dont les rangs ont été gonflés par des centaines d'autres personnes, ont arpenté l'immense place publique, durant plus d'une heure, avant de se diriger vers le siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in. Ils ont marché ensuite à travers les principales artères pour camper en face du théâtre régional Azzedine-Medjoubi où ils prolongèrent leur action de protestation, jusqu'à 2h30, hier lundi, exigeant notamment que les auteurs de ce qu'ils n'ont cessé de qualifier de mascarade cessent d'utiliser l'image de Bouteflika pour se maintenir au pouvoir. On notera que malgré leur énervement, les protestataires ont scrupuleusement respecté les consignes de non-violence qui leur ont été recommandées, des semaines durant, à travers les réseaux sociaux. Les étudiants des campus de Sidi Amar, d'El-Bouni et de Sidi Achour, les pôles universitaires les plus importants de l'université Badji-Mokhtar ont également manifesté contre le 5e mandat de Bouteflika, durant la journée d'hier, mais en intra-muros, se doit-on de signaler. Les avocats d'Annaba ont, pour leur part, annoncé, à travers un communiqué, qu'ils ont rendu public hier, qu'ils se solidarisent avec leurs confrères de Constantine, de Skikda, de Jijel et de Mila pour geler leurs activités dans toutes les cours, les tribunaux et les chambres de justice durant la journée du 6 mars en signe de protestation contre le 5e mandat sous couvert du déni de droit et du non-respect des lois fondamentales de l'Algérie. Les signataires de ce communiqué annoncent qu'ils observeront un nouveau sit-in de protestation, jeudi 7 mars à midi, devant la cour de justice d'Annaba.