Ce sont des centaines d'étudiants, rejoints par leurs camarades des autres universités, qui se sont organisés pour battre le pavé en brandissant des banderoles et des pancartes signifiant clairement qu'ils n'entendent pas cesser leur mobilisation. Hier matin, les Oranais ont renoué avec la mobilisation, les marches, les rassemblements pour exprimer, encore une fois, le rejet et le refus de la prolongation du 4e mandat suite aux dernières décisions énoncées dans la lettre attribuée au chef de l'Etat. Ce sont en particulier les étudiants de l'université des sciences et de la technologie Mohamed-Boudiaf (ex-USTO) et leurs enseignants, qui, depuis leur campus, ont organisé une imposante marche qui les a menés jusqu'au siège de la wilaya, placé sous protection. C'est ainsi que des centaines d'étudiants, rejoints par leurs camarades des autres universités, se sont organisés pour battre le pavé en brandissant des banderoles et des pancartes signifiant clairement qu'ils n'entendent pas cesser leur mobilisation. Parmi eux, de nombreux enseignants dont certains sont heureux de voir se rencontrer enseignants et étudiants. "On devrait remercier Hadjar, depuis sa décision il a réveillé l'université et provoqué le rapprochement avec nos étudiants", nous dira l'un d'eux. Empruntant la plateforme du tramway pour marcher, les étudiants ont scandé sans relâche des slogans tels que : "Pour un Etat de droit fondé sur la légitimité", "Ne pas respecter la Constitution c'est un crime", "Ni Bedoui, ni Saïd, ni prolongation", "Pacifique, pacifique", "Université en colère"… Devant le tribunal de la cité Jamel, une halte sera observée pour scander longuement "Justice libre et indépendante". Tout au long de leur procession, ce ne sont qu'encouragements, klaxons et applaudissements qui accompagnent les protestataires. Des bouteilles d'eau sont posées sur leur parcours. Arrivés devant la wilaya, l'accès sera limité par les forces de l'ordre, notamment le jardin lui faisant face pour empêcher les étudiants de filmer de loin leur rassemblement. Sur place et tout en symbole, "Min jibalina" sera reprise par tous alors que des portraits de Ben M'hidi étaient brandis. Néanmoins, n'était la vigilance des étudiants, des tentatives d'infiltrations de jeunes voyous, auraient pu provoquer un dérapage, surtout lorsque ces derniers ont entrepris de caillasser les étudiants qui avaient mis en place un cordon de sécurité. Des enseignants ainsi que des lycéens ont également manifesté dans la matinée pour dénoncer, Nouria Benghabrit, la ministre de l'Education. Par ailleurs, de nombreux magistrats ont marché, hier après-midi, à Chlef, à côté des avocats et d'autres fonctionnaires de la justice, en soutien au peuple pour réclamer le départ du système "devenu indésirable". Ils ont exigé également "que la constitution doit être strictement appliquée et respectée". D. LOUKIL/A. C.