Cette imposante démonstration de rue, qui s'inscrit dans le cadre du mouvement national de protestation contre le régime politique en place, a été ponctuée par une journée de grève observée par les travailleurs. Les manifestations citoyennes contre la prolongation du mandat du président Bouteflika et le système se poursuivent à Béjaïa. Hier, c'était au tour des travailleurs, affiliés aux syndicats autonomes relevant des différents secteurs de la Fonction publique, d'investir la rue dans la ville des Hammadites, pour réaffirmer leur engagement et leur adhésion au mouvement populaire national réclamant le départ du système et l'instauration d'une nouvelle République en Algérie. En effet, à l'initiative de la coordination de la wilaya de Béjaïa du Snapap (Syndicat national autonome des administrations publiques), une marche pacifique grandiose a été organisée, hier, au chef-lieu de wilaya, à laquelle ont pris part des milliers de fonctionnaires des collectivités locales, des œuvres universitaires, mais aussi des travailleurs affiliés aux cinq syndicats autonomes regroupés autour de la Cgata (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie). Cette imposante démonstration de rue, qui s'inscrit dans le cadre du mouvement national de protestation contre le régime politique en place, a été ponctuée par une journée de grève observée par les travailleurs. À l'instar des autres manifestations organisées à Béjaïa, depuis le 22 février passé, la marche d'hier a eu pour point de départ l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche, où une immense foule s'est rassemblée dès le début de la matinée, à partir de 9h. Le slogan inscrit sur une banderole accrochée à l'entrée principale de la maison de la culture annonce la couleur : "Snapap s'engage, système dégage !" Le coup d'envoi de la marche a eu lieu vers 10h30 . Les manifestants ont scandé : "Klitou lebled Ya sarraqine", "pouvoir assassin", "Y en a marre de ce pouvoir", "système dégage", "FLN barra !", "Non au prolongement du 4e mandat de Bouteflika", "Nidhal, nidhal, hata yasqot ennidham"… Scindés en plusieurs carrés, les manifestants, munis de drapeaux et de pancartes portant les mots d'ordre de la marche, ont sillonné le boulevard de la Révolution depuis le carrefour d'Aâmriw, puis la rue de la Liberté, en passant par le rond-point de Nacéria. La procession humaine poursuivra sa marche jusqu'au quartier d'El-Khemis pour s'arrêter près du centre de rééducation jouxtant le siège du groupement de Gendarmerie nationale. Vers 13h, la foule rebroussera chemin vers le siège de la wilaya, avant de se disperser dans le calme. "Nous nous sommes donné rendez-vous pour la marche du vendredi 22 mars à Béjaïa. Le combat doit continuer, car l'espoir d'un changement radical est permis", a déclaré, à l'issue de la manifestation d'hier, Abderrahim Rabia, membre du bureau national du Snapap. KAMAL OUHNIA