La politique financière actuelle de l'Algérie, pour réduire l'endettement du pays, oriente les entreprises vers la recherche de ressources financières locales. L'emprunt obligataire fait partie actuellement des moyens financiers privilégiés par les grandes entreprises nationales pour financer leur investissement. Hier, c'était le tour de l'Entreprise nationale de travaux aux puits (Entp) de lever un emprunt obligataire pour couvrir en partie les besoins financiers de son programme d'investissement qui prévoit l'acquisition de nouveaux appareils de forage. D'un montant de 5 milliards de dinars, d'une échéance de 5 ans, l'emprunt était destiné aux investisseurs institutionnels : banques et assurances publiques et privées. Les titres ont été souscrits par les investisseurs institutionnels invités à présenter leurs offres à une séance d'enchères à la hollandaise, c'est-à-dire qu'ils y proposent des offres sous plis fermés, et les soumissions aux taux de rendement les plus favorables. Il en est résulté de l'adjudication la présentation d'offres par 13 soumissionnaires, un rendement moyen de 2,28%. Le succès de l'opération a été assuré par l'assistance du cabinet d'ingénierie financière Strategica. La Bea a été le chef de file de l'opération. La Cosob, après étude du dossier, a donné son visa sans lequel l'opération ne pouvait être montée. Selon le communiqué distribué à l'issue de la cérémonie, l'opération a permis à l'Entp, filiale à 51% de Sonatrach, de se financer à moindre coût par rapport aux moyens classiques de financement (crédit bancaire et financement externe). Ce mode de financement supprime totalement, lit-on, le risque de change et la prime de risque associés à un financement extérieur. Cette émission enrichit du reste le marché des obligations des sociétés de nouveaux titres et permet aux institutions financières de diversifier leurs portefeuilles obligataires. À noter que face à une concurrence plus vive sur le marché des services pétroliers qui sera davantage ouvert et plus consistant avec la mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures, l'Entp, acteur majeur dans le domaine des forages pétroliers, devra poursuivre sa mise à niveau nécessitant un investissement de 400 millions de dollars entre 2004 et 2010, en vue, en un mot, de défendre et de consolider sa part de marché estimée à 40%. N. R.