Résumé : Faïza se sépare difficilement du bébé. Deux jours plus tard, elle le retrouve à l'assistanat. La petite fille venait d'être enregistrée sous le prénom de Sadjia. Et si jamais sa mère venait la réclamer ? Cette éventualité avait taraudé l'esprit de la jeune femme deux jours durant. Finalement, la jeune femme se rendit à l'évidence : ce bébé n'était pas le sien. Il n'était pas orphelin non plus. Un jour, peut-être, il reprendra le chemin de sa famille. C'est ce qu'elle lui souhaitait d'ailleurs. Cependant, quelque chose en elle refusait de se tasser.Elle avait certes ses propres enfants, trois beaux garçons, en bonne santé, qui faisaient son bonheur, et un mari aimant, qui ne lui refusait pratiquement rien.Mais l'image du bébé hantait encore ses nuits. Elle se réveillait plusieurs fois, descendait au rez-de-chaussée pour entrouvrir la porte d'entrée et regarder s'il n'y avait pas un carton aux alentours. Hichem avait remarqué aussi l'air absent de sa femme lorsqu'il lui parlait. Faïza n'était plus la même depuis le passage de ce bébé dans leur maison.Au troisième jour, alors qu'ils étaient seuls dans la cuisine, il tente de la détendre. -Faïza, je sais que tu penses encore à ce bébé. -Oui, et alors ? -Je sais que cette petite te fait de la peine. -Bien plus que tu ne le penses. -Mais tu sais aussi que nous ne pourrions rien faire pour elle. Elle cherche dans la poche de sa robe de chambre et retire le billet trouvé dans le carton. -Tu oublies mon cher mari que la mère de cette petite nous a demandé de prendre soin d'elle et de la garder jusqu'à ce qu'elle puisse voir plus clair dans ses affaires. -Qui te dit que c'est la mère de la fille qui a écrit ce billet ? -Le cri de détresse de cette malheureuse se ressent dans ses phrases ! -Pourquoi n'as-tu pas remis cet écrit à la police ? Elle secoue la tête. -C'est le seul lien qui me permettra d'identifier la mère de cette petite, au cas où elle se manifesterait. -Mais tu enfreins la loi, Faïza ! Pourquoi n'as-tu pas signalé à l'inspecteur que... Elle l'interrompt. -J'avais l'impression qu'on trahissait la confiance placée en nous. -Quelle confiance ? -Cette femme lançait un appel à l'aide. Tôt ou tard, elle reviendra taper à notre porte. -Quoi ! Elle abandonne sa fille de quelques jours devant une maison au gré du hasard, sans penser qu'elle pourrait mourir de froid, ou se faire dévorer par un animal, et tu crois qu'elle va se manifester pour la récupérer. Faïza secoue la tête. -Cette femme savait ce qu'elle faisait, Hichem. -Tu crois ? -J'en suis certaine. Avant de partir, elle avait actionné la sonnette. C'est ça qui m'avait tout d'abord réveillée, avant que le chien ne se mette à aboyer. -Que veux-tu dire par là ? -Que cette malheureuse a dû se renseigner sur notre famille. Ce n'est pas par hasard qu'elle a déposé cette petite chez nous. -Tu veux dire qu'elle était sûre qu'on allait en prendre soin et l'élever comme notre propre enfant ? -Oui.