Il était une fois, dans un village, une vieille femme. Elle possédait beaucoup de chèvres. C'étaient de grandes et grasses chèvres. Comme ses chèvres, en bêlant et en gambadant sur les toits des maisons, embêtaient trop ses voisins du village, la vieille femme alla fonder un autre village où elle habitait toute seule, au milieu de ses chèvres. C'était l'occasion qu'espérait Surukuba l'hyène qui, depuis longtemps, brûlait de croquer les chèvres de la vieille femme. Elle ne pouvait pas, parce que simplement elle en avait envie, aller comme ça, les prendre et les manger. Le lion, le roi des animaux, lui demanderait de s'expliquer ! Alors, un jour, où Surukuba l'hyène se promenait dans la brousse, cherchant une idée, une raison de manger les chèvres de la vieille femme sans qu'on ait à lui demander des comptes. Alors qu'elle se grattait la tête, elle vit un oiseau. Elle sauta et le captura. «Tiens, se dit-elle. Je vais donner ce volatile à la vieille femme. Si elle le mange, j'aurais un bon prétexte pour dévorer ses chèvres à belles dents !». Elle courut chez la vieille femme et lui dit : — Bonjour grand-mère. Comme tu es vieille et sans force, et qu'il est de notre devoir à nous les jeunes, d'aider les personnes âgées, je t'offre cet oiseau. Mange-le, ça te fera du bien. La vieille grand-mère prit l'oiseau, mais comme elle n'était pas bête, elle alla le cacher dans le toit de sa case. Dès le lendemain, voici l'hyène qui revient sur ses pas, toute joyeuse, pensant que, puisque la vieille femme avait mangé son oiseau, elle pourrait à son tour dévorer ses chèvres : — Bonjour vieille femme. Bonjour à mon oiseau ! — Ton oiseau ? lui demanda la vieille femme avec l'air faussement étonné, je croyais que tu me l'avais donné ! — Ah non ! Ah non ! Mon oiseau, je te l'avais seulement confié. Et si tu l'as mangé, tu vas le payer avec tes chèvres ! — Non, Surukuba. Je n'ai pas mangé ton oiseau. Il est là, dans le toit de ma case. Va le prendre ! — Comme les grands-mères ne comprennent rien de rien ! Je plaisantais avec toi quand j'ai dit que tu allais le payer. Mange-le donc, cet oiseau. C'est pour toi. Foi d'hyène ! Pour autant, la vieille femme ne voulut pas manger l'oiseau. Chaque matin, l'hyène venait lui dire : — Bonjour grand-mère ! Bonjour à mon oiseau. Et quand la vieille femme lui disait de le reprendre, l'hyène refusait et s'en allait. Cela dura pendant longtemps, très longtemps. A suivre Conte du Mali Les hommes, ces êtres inhumains... 18e partie Résumé de la 17e partie n La jeune dentiste découvre que c'est son père qui éloignait ses clients avec la complicité d'une jeune femme La jeune dentiste regarda encore son père quelques secondes et alla se réfugier dans la cuisine. Faïza lâcha la jeune fille qui en profita pour se diriger vers la porte. Mais avant de quitter le cabinet, celle-ci sortit de son sac, les billets de banque que lui avait donnés Si Mahfoudh pour les lui rendre. Maintenant, il n'y avait plus le moindre doute dans la tête de Faïza. Celui qui lui avait fait perdre son emploi de vendeuse était bel et bien le père de Rachida et de Farid ! Faïza enleva la blouse blanche que Rachida avait mise à sa disposition et l'accrocha à un porte-manteaux. En la voyant faire ainsi, la jeune dentiste comprit où elle voulait en venir et lui dit sur un ton ferme : — Tu n'iras nulle part, Faïza. Tu es en période d'essai et tu n'as commis aucune erreur. Ton départ dans ces conditions serait une grande gaffe. — S'il te plaît, Rachida...il faut que je m'en aille. Ton père ne veut pas que je travaille dans le cabinet de sa fille et je ne veux pas que tu lui désobéisses à cause de moi. Je ne veux pas être la cause d'un début de mésentente entre vous. — Il n'y aura pas de mésentente, Faïza. Il y a juste un petit incident. Si je dois te renvoyer ce sera pour une raison professionnelle bien précise. Quant à mon père, j'ai l'habitude de ses sautes d'humeur, je discuterai avec lui et j'arriverai à le convaincre que tu es une fille formidable. Farid aussi discutera avec lui et saura transformer l'image négative qu'il se fait de toi. — Oh ! Non...Vous n'allez pas passer tout votre temps à parler de moi et à vous demander si je suis une fille digne de confiance ou pas ! Je préfère m'en aller ainsi chacun retournera à ses occupations comme si je n'avais jamais existé ! Rachida courut jusqu'à la porte et s'adossa contre elle : — Pour pouvoir sortir, Faïza, il va falloir passer à travers mon corps. Faïza aurait pu saisir Rachida par les épaules et l'écarter de la porte. Mais elle n'en fit rien. Elle était si douce et si gentille qu'elle se sentait faible en face d'elle. Et pour rien au monde elle ne pourrait lui faire de la peine en lui révélant que son père n'en était pas à son premier mauvais coup avec elle ! Celui-ci finit par décider de s'en aller. Il s'approcha de la porte et regarda les deux jeunes filles. A suivre