Comme pour ajouter de la confusion à une situation déjà fort enchevêtrée, l'on assiste ces jours-ci à un déluge de "fausses" informations, diffusées soit sur les réseaux, soit sur certaines chaînes de télévision mais vite démenties, qui s'abat sur un pays qui vit un moment charnière de son histoire. Au lendemain de la sortie du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, qui a accusé, samedi 30 mars, des parties "malintentionnées" qui, selon lui, "s'affairent à préparer un plan visant à porter atteinte à la crédibilité de l'ANP et à contourner les revendications légitimes du peuple", des chaînes de télé (étaient-elles instruites ?) ont relayé cette accusation en citant, entre autres, les noms de l'ancien patron du DRS, le général Toufik, le général Bachir Tartag, Saïd Bouteflika et l'ancien président Liamine Zeroual comme étant les parties visées par le patron de l'armée. Se disant victime d'une "manipulation grossière", Mohamed Mediene a démenti, dans une déclaration rendue publique lundi 1er avril, cette "information invraisemblable" en niant avoir eu la moindre rencontre avec son successeur à la tête des services. Mal lui en prit, l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, a attesté, dans un communiqué rendu public hier, avoir rencontré le mystérieux général-major qui lui a proposé, en accord avec Saïd Bouteflika, de présider une instance chargée de la conduite de la transition. Echec et mat ! Le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, a été, lui aussi, victime d'une information erronée largement partagée sur les réseaux sociaux, faisant état de son limogeage par le président Bouteflika après avoir demandé l'application des articles 7, 8 et 9 de la Constitution contre lui. "Conformément aux articles 77 (alinéas 1 et 8) et 78 (alinéa 2) de la Constitution, le président de la République et ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux fonctions du général-major Ahmed Gaïd Salah, en tant que vice-ministre de la Défense nationale, qui est admis à la retraite, et il est remplacé par le général Saïd Bey", annonçait, lundi 1er avril, le faux communiqué de la Présidence. Le ministère de la Défense a vite réagi pour tordre le cou à cette intox en écrivant sur sa page Facebook : "L'information relayée en ce moment sur le limogeage du général-major Ahmed Gaïd Salah et son remplacement par le général Saïd Bey, est infondée." Hier encore, un autre faux communiqué attribué une fois encore à la Présidence a donné le même Ahmed Gaïd Salah comme étant limogé de son poste de chef d'état-major de l'armée. Le conseiller de Bouteflika, Mohamed Boughazi, a vite démenti cette information en niant avoir signé un tel communiqué qui, selon lui, est un faux.