Lors d'un point de presse conjoint avec son homologue algérien Mohamed Bedjaoui, le ministre espagnol a souligné que l'Espagne s'est engagée “à donner la priorité au dossier du Sahara occidental dans le cadre des Nations unies, à travers l'application des résolutions du Conseil de sécurité”. M. Moratinos a ajouté que l'Espagne “affiche et remplit pleinement ses engagements pour le règlement dans le cadre de l'ONU” de ce conflit. “L'engagement des Nations unies est primordial pour une dynamique de paix et d'espoir” entre le Maroc et le Sahara occidental, a encore affirmé le chef de la diplomatie espagnole qui a souhaité voir le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan désigner “le plus rapidement possible” un nouveau représentant spécial au Sahara occidental. Cette nomination qui est “réclamée par toutes les parties ouvrirait la voie à une implication de la communauté internationale en faveur de la résolution définitive de ce vieux conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario”, a-t-il dit. “Il faut laisser travailler l'ONU et lui donner l'appui politique et moral de toute la communauté internationale, et nous sommes d'accord sur ce point, car nous voulons travailler dans un esprit constructif”, a encore souligné M. Moratinos. De son côté, Mohamed Bedjaoui, a affirmé que l'Algérie “souhaite le plus vivement possible la nomination d'un envoyé spécial qui se charge du dossier et qui le mène à bon port”. “Il y a un représentant de Kofi Annan qui a été pressenti par le secrétaire général, mais il n'est pas encore nommé. (... ) On parle d'un Hollandais, je crois”, a-t-il précisé. Le Péruvien Alvaro de Soto avait abandonné, il y a quelques mois, son poste d'envoyé de l'ONU. M. de Soto avait été nommé représentant spécial en juin 2004 après la démission de l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker de son poste d'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental. Abordant les relations algéro-espagnoles, le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné que les deux pays “ont désormais le regard tourné vers l'avenir dans la perspective de consolider davantage leur alliance stratégique”. Les contacts réguliers entre les deux pays concourent à conforter leur coopération, appelée “à s'étendre à davantage de segments économiques et sociaux”, a-t-il affirmé. Le ministre espagnol a évoqué le projet Medgaz qui, selon lui,“témoigne de la détermination des deux pays à construire un espace commun, qui peut se développer vers d'autres projets dont celui de l'établissement d'un câble électrique reliant l'Algérie et l'Espagne”. Les travaux de réalisation du gazoduc transméditerranéen Medgaz, d'une capacité de transport de 8 à 10 milliards de m3, devraient débuter en juillet 2005 pour s'achever en 2007. Ce nouveau gazoduc, long de 747 km, dont 200 km en mer, va fournir à l'Espagne à partir de 2007 un volume de 4 milliards de m3/an. Il s'agit d'aboutir à une “interdépendance positive qui s'inscrit dans l'éventail de projets de partenariat diversifié, brassant autant les domaines techniques que ceux de l'éducation et de la culture”, a poursuivi M. Moratinos, ajoutant que le dialogue euroméditerranéen constitue également “un cadre supplémentaire pour la promotion de ces relations”. R. Benkaci