L'Algérie et l'Espagne ont affirmé hier la nécessité de l'application des résolutions de l'ONU pour le règlement du conflit du Sahara-Occidental. Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, et Léon Bernardino, secrétaire d'Etat espagnol des Affaires étrangères, ont, lors d'un entretien à Alger, reconnu que « la légalité internationale constitue la donnée de référence » pour la résolution du conflit au Sahara-Occidental, selon une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, reprise par l'APS. « Une identité de vue similaire s'est dégagée s'agissant de la nécessité de trouver une solution rapide pour les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, dans le cadre des référents onusiens », ont soutenu les deux ministres au cours de cet entretien auquel a assisté également le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. De son côté, M. Bedjaoui a réaffirmé la position de l'Algérie sur cette question, qui relève du domaine exclusif des Nations unies. Le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que la solution du conflit « devait intervenir sur la base de la doctrine traditionnelle de l'ONU relative à la décolonisation ». Par ailleurs, « une convergence de vues » s'est dégagée entre MM. Bedjaoui et Bernardino sur « l'importance d'une construction maghrébine et sur ses retombées positives à l'échelle de la région ». Ce point de vue partagé « a aussi concerné la disponibilité de l'Algérie pour travailler à la coopération algéro-marocaine », a encore souligné la déclaration du porte-parole. Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères devait s'entretenir avec le président de la République de la RASD, Mohamed Abdelaziz, et des membres de la direction politique sahraouie après la visite qu'il a effectuée hier dans la soirée dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf. Une visite qui intervient, comme il convient de le souligner, au milieu d'une tension qui règne dans les territoires occupés du Sahara-Occidental, suscitée par la répression féroce qui s'est abattue sur des manifestants sahraouis réclamant le respect des droits humains et la libération des prisonniers. Dans le milieu sahraoui, l'on avance que c'est la troisième visite au Polisario de M. Bernardino, dont la dernière remonte à août 2004, cinq mois après l'accession des socialistes au pouvoir en Espagne, au cours de laquelle il avait annoncé que « l'unique plan, c'est le plan Baker » pour résoudre le conflit du Sahara-Occidental et que son gouvernement travaille sur cette base. Il faut souligner, par ailleurs, que cette visite intervient au moment où une délégation espagnole d'hommes politiques et de journalistes, qui voulait aller s'enquérir de la situation des droits de l'homme à El Ayoun, a été refoulée par les autorités marocaines. Une expulsion pour laquelle le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, avait exprimé à son homologue marocain, Mohamed Benaïssa, « la préoccupation » de l'opinion publique espagnole.