L'appel à la grève de trois jours, les 7, 8 et 9 avril, en soutien au mouvement citoyen, lancé par la Confédération syndicale des forces productrices (Cosyfop), a, selon ses responsables, été bien suivi à travers le pays. Le taux de suivi au niveau national a atteint hier, au deuxième jour de grève, plus de 56%, soulignent les membres de cette organisation. Dans un communiqué rendu public, la Confédération a affirmé que plus de 36 wilayas ont suivi le mouvement de grève à des taux différents, notamment à Béjaïa qui a enregistré un taux de suivi de 95%. Viennent ensuite Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Jijel… "À Alger, les travailleurs des ports et de la zone industrielle de Rouiba ont fait grève, malgré l'opposition des syndicalistes de l'Ugta à prendre part à cette action de protestation. Ce qui a donné lieu à un taux de suivi de 39%", relève la Cosyfop dans son communiqué. Néanmoins, "les cheminots, les inspecteurs du travail et les universités se sont fortement exprimés au cours de ce deuxième jour de grève, à l'instar des employés du secteur de l'énergie, de la radio et de la télévision. Pour ces deux médias, les services de sécurité sont intervenus pour tenter d'empêcher le déroulement de la manifestation", déplorent les syndicalistes affiliés à la Cosyfop. De nombreuses entreprises et autres institutions et administrations, tous secteurs confondus, ont répondu favorablement à cette action de protestation, indiquent les dirigeants de cette organisation. Les employés de la météorologie ont, eux-aussi, exprimé leur soutien à cette grève. Dans la zone industrielle de Rouiba, plusieurs unités ont observé un débrayage hier. Les syndicalistes de la Cosyfop n'hésitent pas à parler de véritable paralysie des activités dans cette zone. Car, arguent-ils, "le taux de suivi au sein de cette zone est estimé à près de 90%", avoue un des responsables de la Cosyfop, contacté hier. "La grève observée à l'université de Guelma, de Batna, de Jijel, de Biskra, de Mila et de Tlemcen est suivie à des taux importants", est-il mentionné sur le site de cette organisation syndicale. Le même topo est enregistré à l'usine de tissus de Draâ Ben Khedda. Les travailleurs du FNPOS ont répondu à l'appel à la grève de la Cosyfop. Au centre de formation professionnelle Boualem-Khalem de Bordj Menaïel, les travailleurs qui ont organisé un débrayage, ont exigé le départ du secrétaire général du ministère de tutelle et frère de l'ancien chef de l'Etat. "La wilaya de M'sila était hier au rendez-vous de cet événement", est-il encore souligné par la confédération. Pour aujourd'hui, troisième jour de la grève, la confédération appelle les citoyens à un grand rassemblement devant la Grande-Poste à partir de 13h30. "Nous allons protester contre l'investiture de Bensalah au poste de président de la République. Car, si cette option est appliquée, cela voudra dire que les tenants du pouvoir n'ont pas tenu compte des revendications du peuple, qui exige le départ des ‘trois B' (Bensalah, Bedoui et Belaïz)", note le communiqué de la Cosyfop. B. K.