La répression, qui a frappé mardi les manifestants à Alger, n'a pas empêché des citoyens oranais de sortir hier pour s'élever contre l'entêtement du système à rester en place. Munis de pancartes demandant le départ des 4B (Bensalah, Bedoui, Belaïz et Bouchareb) et rejetant un "gouvernement de transition mené par un corrompu", les manifestants ont tenu un sit-in sur le perron de la mairie d'Oran, place du 1er-Novembre. Jeunes pour la majorité, les protestataires — parmi lesquels des collégiens et des lycéens dont les enseignants ont observé la grève des syndicats autonomes — ont scandé les traditionnels slogans hostiles au pouvoir en place et dénoncé son refus de se conformer à la volonté du peuple qui ne cesse de réclamer le changement. "Nous voulons qu'ils laissent la place aux jeunes et aux gens propres et intègres", n'ont-ils cessé de répéter en insistant sur le caractère pacifique du mouvement. En face de ce rassemblement, d'autres citoyens brandissaient des pancartes exigeant le départ des formations politiques qui n'ont pas cessé de soutenir le pouvoir. "Vous avez trahi vos engagements et vous allez finir dans la poubelle de l'histoire, ya s'hab el cachir", pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une autre, qui s'adressait également aux mêmes partis, promettait qu'ils s'en iraient "tôt ou tard". Au milieu de l'après-midi, les manifestants ont initié une marche à travers les grandes artères de la ville en exprimant leur rejet d'une transition conduite par des responsables que des millions d'Algériens veulent chasser depuis le 22 février dernier. Aucune intervention de la police n'a été signalée et les manifestants ont pu continuer à s'exprimer place du 1er-Novembre. "Vendredi, tous les Oranais sortiront pour dire non à Bensalah et consorts", ont-ils promis. S. Ould Ali