La mobilisation à Oran, pour ce 8ème vendredi de contestation, a drainé des centaines de milliers d'oranais dans les rues, brandissant tous des slogans hostiles à Abdelkader Bensallah, Bédoui, Belaïz, mais n'épargnant pas non plus Gaïd Salah. «La doustour la a3sskar echaab houa li y3arar» était l'un des slogans qu'on a pu entendre à maintes reprises tout à l'heure. Sur les pacartes que brandissaient les manifestants, nous pouvions lire : «Jaych ta3na wel généralates ta3koum» (l'armée est à nous, et les généraux sont à vous !», «goulnalkoum rouhou ga3, machi erwahou ga3» (nldr : On vous a dit de dégager tous, pas de venir tous !), ««Rah el cadre w bkaw el mssamir» (nldr : le cadre est parti, mais les punaises sont encore là), «Jaych jatchna w Gaïd Salah khatina !». Un autre manifestant, plus politisé, avait écrit, dans une grande pancarte: «Une vraie transition pour la fin du système est impossible avec la même constitution et les mêmes partis alibis : FLN, RND, TAJ, MPA et Hamas». C'est à 14h que la marche s'est ébranlée,pour aller de la place 1er Novembre jusqu'au rond-point Zabana avant de retourner au point de départ en passant par le front de mer. A mesure que la marche avançait, les retardataires ne cessaient d'affluer, grossissant le rang des manifestants. «Pas de confiance, pas de vote avec ce système jusqu'à ce qu'ils dégagent tous !» criait un sexagénaire. Une autre manifestante brandissait quant à elle ce joli jeu de mot «La salah la bensallah, tansalhou gaa» (Ni Salah ni Bensallah, vous serez tous balayé), tout en rendant hommage, dans le verso de sa pancarte, aux militaires tués le 11 avril de l'année dernière, lors du crash d'un avion. Au niveau de la rue Larbi Ben M'hidi, un manifestant marchait à pas déterminés, en tenant cette pacanrte : «Ntouma kbah w hna samtine w samet yarleb lekbih» (vous êtes méchants, et nous, nous sommes entêtés, et les entêtés l'emportent sur les méchants !). A quelques mètres de lui se trouvait une femme, qui brandissait : «Gaïd Salah, écoute le cri du peuple qui brise ses chaînes !». D'autres encore avaient écrit : «En avril, les maffieux ne tiennent qu'à un fil», «Nous vendredirons jusqu'à déboutefliker tout le système» ou encore, un jeune manifestant, qui tenait une grande affiche dans laquelle il précisait qu'avec les 1000 milliards de dollars dilapidés par la maffia «nous aurions construit 30 millions de logements F3, 20 hôpitaux, 20 aéroports internationaux, 10 universités, 8 stades olympiques, 2 autoroutes est-ouest et nord sud, et il serait resté 142 milliards de monnaie !», et d'affirmer, d'un ton péremptoire, qu'un jour ou l'autre, cette maffia finira par rendre des compte au peuple.