Sans attendre le 4 juillet prochain, le peuple a organisé, hier, son propre référendum et a plébiscité le départ de tout le système. Pour ce 8e acte des marches du vendredi contre le système, à Bouira, selon des estimations officielles, plus de 400 000 manifestants, soit la moitié de la population de la wilaya, ont battu le pavé pour exprimer leur refus de voir le système se régénérer. Abdelkader Bensalah a été la cible privilégiée des manifestants, qui n'ont eu de cesse de scander "Bensalah dégage", "Bensalah président illégitime" ou encore "Basta le règne de la mafia". En effet, l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum, rebaptisée à l'occasion "place de la révolution", a été prise d'assaut peu après la prière du vendredi par des milliers de citoyens venus des quatre coins de la wilaya. "Nous sommes là pour réaffirmer notre seule et unique revendication : le départ de tout le système dans sa globalité", a affirmé Djaâfer, un militant de la cause amazighe. Et d'ajouter : "Les manœuvres du système pour se régénérer sont vaines, car nous sommes déterminés à en finir une fois pour toutes." Pour ce qui est de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, la sentence du peuple est sans appel "il n'y aura pas d'élection. Elle va être annulée comme le précédente", pronostiquera Djamal, chef de service à l'ADE de Bouira. À 15h et dans une ambiance bon enfant, le cortège effectuera une première halte devant le siège de la daïra. Mahfoud Laâlami, l'un des initiateurs de cette action, n'a eu de cesse d'encadrer ses camarades et de réorganiser les carrés qui avaient tendance à se disperser. Des manifestants ont repris le célèbre slogan scandé lors de la révolution chilienne de 1973 "El pueblo unido jamás será vencido" (un peuple uni ne sera jamais vaincu).À noter que les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure que la foule avançait. Enfin, une ultime halte a été effectuée au niveau de l'espace de la maison de la culture Ali-Zamoum, où l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de l'Algérie contemporaine.