L'application de l'article 102 de la Constitution suggérée par le général Gaïd Salah, a été rejetée, hier, par la plupart des manifestants à Bouira. Ainsi et pour la troisième journée consécutive, les fonctionnaires des administrations publiques dans plusieurs secteurs, ont organisé des marches dans les rues de Bouira, pour dénoncer la "manipulation" et le "détournement" de la révolution populaire contre le système. En effet, les fonctionnaires de la Direction des affaires religieuses et des waqfs, ainsi que ceux de la Conservation forestière, les employés de la Direction de la formation professionnelle, ainsi que ceux d'Algérie Poste, d'Algérie Télécom et de Sonelgaz, pour ne citer que ceux-là, ont unanimement dénoncé la proposition faite par l'armée. "Remplacer Boutefllika par Bensalah, équivaudrait à un simple ravalement de façade pour le système. On exige encore et toujours le départ du système dans sa globalité", indiquent nombre de protestataires interrogés. D'ailleurs, des slogans tels que "Bensalah dégage", "Non à l'article 102 oui à l'article 7 (le pouvoir est l'émanation du peuple, ndlr)", ou encore "On veut l'article sans eux", ont été scandés par les manifestants. Les marcheurs, ont marqué plusieurs haltes devant certains édifices publics tels que le siège de la wilaya, ceux du commissariat central, de la brigade de la Gendarmerie nationale, de la mouhafada FLN et du RND. Les milliers de marcheurs, se sont ensuite donné rendez-vous sur l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zaâmoum, devenue depuis le 22 février, le point de chute des manifestants. Après avoir entonné l'hymne national, les protestataires s'en sont donné à cœur joie en scandant les traditionnels slogans tels que "Pouvoir assassin", "Système dégage", avant de se disperser dans le calme et en se donnant rendez-vous pour vendredi. RAMDANE BOURAHLA