Le ministre intérimaire de la Jeunesse et des Sports suscite déjà la polémique. La déception surtout. Nommé à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports dans un gouvernement chargé des gérer les affaires courantes, rejeté du reste par le mouvement de contestation populaire, Raouf Salim Bernaoui met déjà carrément les pieds dans le plat par rapport aux sujets embarrassants. À peine installé, il commence déjà à aller à contresens du débat sur la légitimé des élections de la FAF du 20 mars 2017, qui ont vu la cooptation de Kheireddine Zetchi, affirmant que le scrutin fut "libre et honnête" au moment où deux anciens membres de la commission électorale, en l'occurrence Zerouati et Baameur, ont avoué publiquement que "c'est grâce aux immixtions du MJS que Zetchi a été hissé en haut de la pyramide footballistique". Bernaoui, ancien président de la fédération d'escrime, s'est senti obligé, sans doute sous la pression de ses mentors, de ne pas apporter de l'eau au moulin à ceux qui plaident pour un changement dans le paysage du football national, pour mettre fin à toute velléité d'intervention du MJS pour réparer l'affront du 20 mars 2017. "Le temps des interventions du MJS dans les affaires des fédérations est fini", dit-il, alors que la décence aurait voulu que le MJS s'abstienne justement de prendre position dans un conflit, ce qui s'apparente déjà à une pression directe sur les acteurs du football. L'intervention de Raouf Salim Bernaoui vise évidemment à maintenir un ordre établi par l'ancien système sous le couvert d'une prétendue indépendance des fédérations. Ces propos lui ont valu d'ailleurs des réponses cinglantes de Mellal et Zerouati, l'invitant sèchement à se limiter à son rôle d'intérimaire en attendant l'arrivée d'un ministre émanant de la volonté du peuple. Le ministre intérimaire de la Jeunesse et des Sports suscite déjà la polémique. La déception surtout. Raouf Salim Bernaoui s'est surtout discrédité d'emblée avant de concéder un nouvel impair quelques jours plus tard au sujet de la gestion du MC Alger. En effet, Bernaoui s'est presque félicité du retour d'Omar Ghrib au Mouloudia, le qualifiant d'"enfant du club", au milieu d'un mécontentement général au sein de la famille mouloudéenne. Là aussi la main des décideurs de l'ancien système est largement visible. Bernaoui n'a pas besoin de se ganter pour désigner ses conseillers de l'ombre. Et pour pousser le bouchon un peu plus loin, histoire de nous rappeler que le changement n'est pas pour maintenant, en tous cas pas dans l'immédiat, Bernaoui ressasse comme ses prédécesseurs que "l'Algérie est capable d'organiser une Coupe du monde". Soit exactement ce que disait Bouteflika. Et nous qui naïvement avions cru… SAMIR LAMARI