La décision de l'organisation du 13e congrès de l'Union générale des travailleurs algériens a été prise hier lors de la réunion du bureau exécutif avec les secrétaires généraux des Unions de wilaya et des Fédérations nationales. Contrairement à ce qui avait été avancé dans la presse il y a deux jours, le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, n'a pas démissionné, mais, mieux encore, il poursuivra sa mission jusqu'au congrès. Cette date confirme ainsi la recommandation d'écourter le mandat du SG, dégagée au cours de la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN) tenue la semaine dernière à Oran. Cette période de deux mois sera donc consacrée à la préparation de l'événement. Ce sera, également, l'occasion de soumettre à la base, pour réflexion et enrichissement, les statuts et le règlement intérieur de l'UGTA. Une résolution jamais appliquée jusque-là car ce sont les congressistes et les membres de la CEN, fraîchement élus, qui avaient la charge de réviser ces documents. Cette fois-ci, la Centrale syndicale a voulu consulter l'avis de la base et l'associer dans sa démarche. De ce fait, les syndicalistes de base auront à proposer des mécanismes et des outils qui seront adaptés à la réalité du monde du travail et à celle qui prévaut dans le pays. "L'idée, c'est d'éviter toute sorte de mainmise sur l'appareil. En un mot, c'est d'opter pour un mouvement social au sein de la Centrale syndicale", explique Amar Takjout, SG de l'Union de wilaya d'Alger, qui a pris part à cette rencontre. Pour cela, quatre commissions régionales seront installées et organiseront des réunions au centre, à l'est, à l'ouest et au sud du pays. Chaque région va inviter les syndicalistes de base à débattre de ces documents et, ainsi, apporter leur contribution. Ils auront le libre choix de suggérer des amendements sur des articles ou des dispositions des statuts ou du règlement intérieur. L'on peut citer, à titre d'exemple, l'accès à des postes de responsabilité au sein de l'organisation. Il est inadmissible que certains cadres syndicaux occupent le même poste pendant 40 ans. D'où la nécessité de limiter les mandats (à deux) au sein de l'UGTA, pour une responsabilité donnée à tous les niveaux, soit local, soit national, et de privilégier l'alternance. En avançant la date du congrès alors que le mandat de Sidi-Saïd expire le 3 janvier 2020, M. Takjout estime que l'Exécutif a fait le maximum pour répondre aux personnes qui réclament le départ de l'actuel SG. Interrogé à propos des cadres opposants de Sidi-Saïd qui rejettent toutes les décisions émanant de la direction de l'UGTA et qui, eux aussi, préparent un congrès extraordinaire, le SG de l'Union de wilaya d'Alger avoue que, traditionnellement, à l'approche de chaque congrès, souvent une opposition s'affiche et des dissidences apparaissent. "De ma vie de syndicaliste, je n'ai jamais assisté à des congrès de l'UGTA sans que des perturbations soient enregistrées", affirme-t-il. "Aujourd'hui, s'il y a un congrès à tenir, il devra se faire à l'intérieur et non à l'extérieur des structures de la Centrale", relève M. Takjout. Pour lui, "il y a 4 wilayas qui ont affiché leur mécontentement. C'est leur droit. Chacun a le droit d'exprimer son accord ou son désaccord quant à la démarche et aux procédures suivies". Mais, souligne-t-il, "cette contestation ne s'exprime que dans seulement 4 wilayas sur 48". Et de conclure : "Cela ne peut être représentatif pour organiser un congrès."