Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a animé, mercredi après-midi, une rencontre débat dans la localité de Raffour, relevant de la commune de M'chedellah (est de Bouira), où il est revenu sur l'actualité politique nationale. Ainsi, lors des débats et répondant à une question relative à l'implication de l'institution militaire dans la transition politique en Algérie, le leader de Jil Jadid a estimé que l'ANP détient aujourd'hui "un pouvoir de décision stratégique", dans la mesure où, selon lui, l'architecture de l'Etat algérien post-coloniale a été axée sur l'institution militaire. "Je ne dis pas qu'il faudrait que l'armée s'implique en politique, loin de là, néanmoins, il faut être réaliste et pragmatique. L'institution militaire a un rôle à jouer dans cette période cruciale que vit le pays", notera M. Djilali. Selon lui, même si le soulèvement populaire du 22 février a précipité le départ d'Abdelaziz Bouteflika, l'ANP, d'après le conférencier, a joué un rôle "déterminant" dans la démission de l'ex-chef de l'Etat. "Si l'institution militaire s'était cantonnée dans les casernes et ne s'était pas mêlée de la vie politique, je pense que Bouteflika serait toujours au pouvoir", a-t-il tranché. Abordant les récentes auditions de certaines figures du système par la justice dans le cadre des enquêtes liées à la corruption, l'hôte de Raffour a condamné la justice des "deux poids, deux mesures" et "la justice d'exception". En effet, pour Soufiane Djilali, le premier qui devrait rendre des comptes aux juges et au peuple, c'est bien le frère de l'ex-président. "Avez-vous entendu parler de la convocation de Saïd Bouteflika devant les juges ? Pourtant, tout le monde sait qu'il était le cerveau de cette ‘îssaba' qui a pillé et détruit le pays", a-t-il souligné. Et de poursuivre : "On dit que ceux qui ont été interpellés par la justice étaient des proches de Saïd Bouteflika qui leur a offert des contrats et qui a partagé le pouvoir avec eux. Ce sont ceux-là qu'on a qualifiés de forces extraconstitutionnelles."