La président américain cumule depuis deux ans les scandales politiques, et la liste de ses ennemis politiques s'allonge, y compris dans son propre camp républicain. Les démocrates américains ont accusé, jeudi, le ministre de la Justice Bill Barr d'avoir menti au Congrès à propos de l'explosif rapport d'enquête sur l'affaire russe, le menaçant en outre de sanctions pour avoir refusé d'assister à une audition parlementaire. Dans une nouvelle escalade, les démocrates ont affirmé que Bill Barr avait "menti au Congrès" à propos de ses échanges avec Robert Mueller, le procureur spécial en charge de l'enquête sur les ingérences russes dans la présidentielle de 2016 et les soupçons de collusion entre Donald Trump et Moscou. Ils se fondent sur des déclarations publiques du ministre. Bill Barr avait reçu le rapport d'enquête de M. Mueller dès fin mars –avant le Congrès et le grand public – et en avait publié un résumé le 24 mars. Il y affirmait que le rapport exonérait Donald Trump et son équipe de tous les soupçons de collusion avec la Russie. Mais dans un autre volet, sur les soupçons d'entrave à la justice, Bill Barr citait Robert Mueller – "si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un délit, il ne l'exonère pas non plus" – avant de conclure qu'il n'y avait pas matière à poursuivre le président. Le 10 avril, un sénateur démocrate, Chris Van Hollen, avait demandé à Bill Barr lors d'une audition publique si le procureur spécial soutenait ces conclusions. "Je ne sais pas si Mueller a soutenu mes conclusions", avait répondu Bill Barr devant les caméras. Or dans une lettre adressée le 27 mars à Bill Barr, et dévoilée en début de semaine, Robert Mueller se plaignait de la manière dont ses conclusions avaient été présentées par son ministère. Bill Barr a "menti au Congrès", ce qui est "un délit", a asséné la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en conférence de presse. Par ailleurs, le Sénat américain n'a pas réuni suffisamment de voix lors d'un vote ce jeudi pour annuler le veto du président Donald Trump concernant une résolution qui exige que Washington mette fin à son soutien militaire à l'opération menée par l'Arabie Saoudite au Yémen. Ce vote, par 53 voix contre 45, n'a pas atteint la majorité des deux tiers requise pour annuler un veto présidentiel. La résolution en question, adoptée par le Sénat en mars et par le Congrès en début avril, ordonnait au président de retirer les forces armées américaines des hostilités situées au Yémen ou affectant ce pays dans un délai de 30 jours, sauf dans le cas d'opérations contre Al-Qaïda. M. Trump a mis son veto à cette résolution en avril. Après l'annonce par M. Trump de ce veto, le responsable démocrate Tim Kaine a déclaré dans un communiqué que "par ce veto, le président Trump montre au monde qu'il est déterminé à continuer de soutenir une guerre menée par l'Arabie Saoudite qui a tué des milliers de civils et en a poussé des millions d'autres au bord de la famine".