Cette 14e édition inscrite sous l'éloge de la différence sera ponctuée aujourd'hui par la projection de films DZ et d'une conférence autour de "Algérie : un avenir à inventer". Depuis le 29 avril, l'éloge de la différence est au cœur des débats à Genève. En effet, après la célébration de l'amour et du vivre-ensemble, le Festival international du film oriental (Fifog) s'inscrit dans cette thématique pour sa 14e édition. Cette manifestation, qui tend à créer une passerelle entre l'Orient et l'Occident, se veut une tribune de réflexion et d'échange autour de films représentatifs des sociétés orientales. À ce propos, à l'ouverture les intervenants sont revenus sur "l'importance du cinéma comme vecteur de rapprochement et le rôle du Fifog comme vitrine pour un cinéma souvent ignoré de l'industrie" ainsi que "l'importance du cinéma qui met en lumière des vérités cachées". Ces œuvres présentées tout au long du festival, réalisées avec peu de moyens, reflètent nos sociétés en ébullition (révolution, migration, pauvreté, terrorisme…). Loin des grosses productions hollywoodiennes, et de l'univers du strass et paillettes, "le Fifog observe, analyse, sélectionne et expose les meilleures de ces œuvres, souvent méconnues malgré leur qualité, faute de moyens et de visibilité, faites par des cinéastes qui travaillent dans l'ombre vu que les grands festivals leur tournent le dos", souligne le directeur artistique Tahar Houchi, dans la présentation de l'évènement, au sujet de ces réalisateurs émergents dont la plupart tentent tant bien que mal de questionner et de briser des tabous sur leur société. Pour rappel, cette édition a vu la projection de pas moins de 80 films issus de 31 pays, notamment d'Algérie, du Maroc, de Tunisie, du Liban, d'Iran, d'Egypte, de Suisse, des Pays-Bas, des USA… qui seront en course pour les prix "Fifog d'or" et "Fifog d'argent" dans différentes sections : fiction, documentaire, court-métrage et scolaires. Parmi les films projetés, on peut citer L'insulte de Ziad Doueri, Burn out de Nour-Eddine Lakhmari ou encore le docu Des figues en avril de Nadir Dendoune. Dans la soirée de jeudi, le public a pu assister à la projection du film Photocopy du réalisateur égyptien Tamer Ashry, qui pour son premier long-métrage a pondu un bijou ! Tout commence par une question assez infantile et grotesque : pourquoi les dinosaures ont disparu ?, s'interroge Mahmoud (campé par l'excellent Mahmoud Hemida), un dactylographe d'un certain âge, qui a mis sa vie entre parenthèses. Mais cette curiosité sur l'extinction de ces gros lézards mènera cet homme candide vers une quête de soi, qui bouleversera son existence… Une œuvre touchante qui arrache une larme et un sourire à la fois. Par ailleurs, pour le dernier jour du Fifog (remise des prix ce soir), l'après-midi d'aujourd'hui sera consacrée à l'Algérie à travers la projection de plusieurs films ainsi que la tenue d'une conférence autour de "Algérie : un avenir à inventer" avec Zoubida Assoul.