Au lieu de restaurer le vieux ksar de la ville de Laghouat, classé patrimoine national, et les sites du secteur sauvegardé qui s'étend de la rue Zgag El-Hadjadj au quartier El-Gharbia sur une superficie de pas moins de 30 hectares, les pouvoirs publics ont décidé d'accaparer l'ancien presbytère qui jouxte l'ancienne église de Laghouat devenue Musée communal, et le transformer en maison d'hôte de la wilaya alors qu'il en existe une juste à côté (ancienne wilaya de la ville). Faits à coup d'arrachage des arbres du jardin du presbytère et d'utilisation de matériaux de constructions inappropriés, les travaux en cours ont complètement défiguré ce site historique qui aurait dû être restauré selon les normes universellement admises, et transformé en musée, en bibliothèque ou en résidence artistique. Il en est de même de l'ancien site qui abritait la direction de la jeunesse et des sports de la ville et de l'ancien palais de justice devenu un dépotoir à ciel ouvert et une pissotière, qui tombe en ruine. Pour Lazhari Labter, auteur du roman Hizya, "Si rien n'est entrepris pour arrêter ce massacre à ciel ouvert, gageons que d'ici une dizaine d'années, tout le secteur sauvegardé et ses sites disparaîtront et avec eux disparaîtra un pan essentiel de l'histoire de la ville de Laghouat''. La cause ? des responsables complices, inconscients et incultes, le silence des habitants de la ville qui laissent faire dans une indifférence totale au lieu de s'opposer aux opérations irréfléchies qui menacent de défigurer leur patrimoine classé ou de le faire disparaître comme avait disparu par démolition à cause d'un autre wali hier la belle Porte d'Alger en pierres taillées remplacée par une porte horrible qui enlaidit le centre-ville. BOUHAMAM AREZKI