De par sa position géographique, Laghouat peut s'enorgueillir de recéler des vestiges et des sites historiques plus beaux les uns que les autres. Les sites sont divers, il y en a pour tous les goûts. Des panoramas féériques, façonnés par Dame nature mettraient plein la vue aux estivants qu'ils soient nationaux ou étrangers et leur assureraient le farniente, la détente, le dépaysement et l'évasion. C'est du moins le sentiment des adhérentes de l'association culturelle Zine-Bladi, qui ont passé cinq jours, la semaine passée, à sillonner la cité antique des Maghraoua, guidées par Lakhdar Ferhat. Approché, celui-ci nous a indiqué qu'il a tenté à travers cette initiative, de faire découvrir aux hôtes de Laghouat, les perspectives touristiques que recèle une région où hospitalité rime avec spécificités locales, que seuls les autochtones sont en mesure d'exprimer, loin du faste, du protocole et d'un certain conformisme touristique qui siérait mal aux touristes en mal de sensations fortes. En effet, à peine arrivés, les hôtes des Maghraoua ont été accueillies au lieu-dit Le rocher aux pigeons, un site millénaire orné de gravures rupestres et qui regorge d'histoire. Puis, en guise d'introduction à la visite guidée, un tour d'horizon sur l'Atlas tellien, les Hauts-Plateaux steppiques et l'Atlas saharien, magistralement exposé par Hadj Kaddour, un passionné d'histoire. Pour Mme Ould Houcine Hadj, ex-enseignante au lycée Hassiba-Benbouali (Alger) en retraite, et présidente de l'association Zine- Bladi, a fait savoir qu'elle souhaitait promouvoir le patrimoine culturel algérien et organiser régulièrement des visites guidées des sites touristiques et les faire connaître. On ne visite pas Laghouat sans découvrir et apprécier son ancienne église qui, à elle seule, constitue une vitrine et un vrai musée de l'histoire de la région. Cette église, copie miniature de Sainte Sophie devenue cathédrale en 1955, a été construite en 1901. Elle est située en contrebas de la partie nord-est de la ville, à côté du marché Rehbet-Ezzitoun qui fait face à un beau jardin public. Elle a été transformée en musée pour être fermée et laissée à l'abandon pendant la décennie noire, puis ré-ouverte en 2004, pour devenir une vraie fenêtre de l'histoire de la région. Dans ce musée qui fait office actuellement de siège de l'association culturelle Z'Gag Hadj-Aïssa, les hôtes ont pu contempler les nombreuses pièces, objets archéologiques et cartes géographiques, retraçant le passé de cette belle région des Hauts-Plateaux. Plongées dans le passé lointain de la région, elles ont apprécié les pièces archéologiques préhistoriques qui remonteraient à plus de 7 000 ans, notamment les gravures rupestres et les villages berbères actuellement en ruine, qui constituent un trésor inestimable. Les hôtes de Laghouat ont fait une balade dans les dédales de l'ancienne ville, avant de visiter Fort Morand, Sidi Abdelkader Zgag Liihoud, El Djamâa Essafah et Fort Bouscaren qui niche sur les versants du Tizi Grarine. Ensuite, guidées par Lakhdar Ferhat, elles ont marqué une halte à 9 km d'El Houita au niveau des points d'eau pastoraux, là où repose Si Mohamed Ben Amor, lieu panoramique qui donne une belle vision des troupeaux de moutons s'abreuvant dans les chrayies. À El Kheneg Nefjil, les hôtes de Laghouat ont visité un village berbère datant de la proto-histoire (7/8000 ans). Une d'elles a regretté "le manque de civisme des gens qui viennent piqueniquer et qui abandonnent à même le sol leur détritus''. "Les gorges de Reddad, pour aller à In-Sfisifa, région située à 5 km au nord du ksar d'El-Ghicha, sont d'une beauté exceptionnelle et d'une rare splendeur dont le secret est amoureusement détenu par la seule Dame nature'', nous a confié une des visiteuses. À El Ghicha, elles ont été subjuguées par des gravures rupestres datant de 7 000 ans. Attendues à Aïn Madhi, capitale des Tidjanis, autre lieu mythique qu'il ne faudrait pas rater, Si Mohamed El Habib, le khalife général de la confrérie, a reçu les visiteuses avant de leur offrir un succulent mardoud en guise de bienvenu, avant de goûter aux autres spécialités culinaires de la région. De passage par l'incontournable Ksar Kourdane le palais de la Princesse Aurelie Picard, les visiteuses se disent "chanceuses d'avoir rencontré Fatiha L." qui leur a offert pour la circonstance, une délicieuse bsissa et un café fait maison. Le soir, un dîner leur a été offert par un nomade des Larbaâ. "Nous avons eu droit à un séjour royal, comme sur un nuage'', nous a confié la présidente de Zine-Bladi. L'association Zine-Bladi fait ainsi partie de ces organisations créées par des citoyens engagés pour créer une Algérie arc-en-ciel, plus heureuse et plus fraternelle.