Démis de ses fonctions le 24 avril dernier, Hamid Melzi, accusé d'atteinte à l'économie nationale, a été interpellé une première fois le 30 avril pour être interrogé. L'ex-directeur général de la résidence d'Etat du Club-des-Pins et de la Société d'investissement hôtelier (SIH), Hamid Melzi, a été placé dans la nuit de lundi à mardi sous mandat de dépôt à l'issue d'une longue audition au tribunal de Sidi M'hamed. Ses deux enfants, concernés également par l'enquête, ont été, eux aussi, entendus par le juge d'instruction du même tribunal. Considéré comme l'un des hommes les plus puissants du régime, Hamid Melzi a été démis de ses fonctions le 24 avril, par le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah, mais il a continué à vaquer à ses occupations professionnelles au point que la présidence de la République a dû lui réitérer quatre jours plus tard, dans un communiqué, son limogeage. Interpellé le mardi 30 avril à l'hôtel Sheraton où il avait ses habitudes, l'ancien patron de la SIH a été, par la suite, assigné à résidence et interrogé plusieurs jours durant par les services de sécurité sur ses affaires, sur les liens qu'il entretenait avec les pontes du système, ainsi que sur les réunions qui se tenaient à la résidence d'Etat du Club-des-Pins, apprend-on de bonnes sources. Ces interrogatoires ont permis de récolter de nombreuses révélations concernant des ministres, des magnats de la finance et autres hauts fonctionnaires de l'Etat qui défilaient au Club-des-Pins, une résidence qu'il a administrée plus d'un quart de siècle, ajoutent nos sources. À en croire, par ailleurs, les mêmes sources, Hamid Melzi est accusé d'atteinte à l'économie nationale. Il lui est reproché de nombreuses malversations et anomalies constatées dans des projets dont il avait la charge. Il lui est également reproché de s'être enrichi grâce à ses liens étroits avec les centres de décision et d'être mêlé à des affaires d'espionnage. À la tête de la SIH depuis 1997, Melzi coordonnait douze projets de construction et de rénovation d'hôtels de luxe, parcs d'attractions et centres commerciaux, tels que le nouvel hôtel Hyatt Regency de l'aéroport d'Alger, ou encore la rénovation du parc zoologique de Ben Aknoun, pour un investissement de 59 milliards de dinars. Nissa H.