Les étudiants de l'université M'hamed-Bouguera de Boumerdès ont, encore une fois, exprimé, hier, leur désir d'un changement pacifique du régime. Malgré le jeûne et la chaleur qui a caractérisé la journée d'hier, ils étaient plusieurs dizaines à répondre présent à l'appel à la manifestation. L'affiche sur laquelle était publié l'appel à la marche, collée au niveau des différents départements, les organisateurs ont noté : "Nous avons un pays à construire", un message qui démontre le degré de maturité chez ces étudiants qui n'ont cessé de manifester depuis le 22 février dernier. Durant leur marche, les étudiants ont appelé au départ de l'actuel chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et demandé l'annulation de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Ils reprochent au chef de l'Etat intérimaire d'avoir fait partie, durant de longues années, du clan Bouteflika et d'être complice de toutes les exactions commises qui ont mené le pays à la crise actuelle. Les universitaires ont également fait savoir qu'ils n'iront pas voter le 4 juillet. Une élection qu'ils qualifient, à l'avance, de truquée, vu qu'elle sera organisée par des hommes du régime. Sur une grande banderole brandie par les étudiants, on pouvait lire : "L'élite s'oppose à votre régime." "Koul youm massira" (chaque jour une marche), ont scandé les étudiants devant le siège de la wilaya. Un slogan qui traduit leur détermination à poursuivre leur manifestation jusqu'à la satisfaction de leur principale revendication, à savoir le départ des deux B, Bensalah et Bedoui, et le report de l'élection présidentielle de juillet prochain. Devant le siège de la wilaya, un autre groupe composé d'enseignants a rejoint les étudiants. Sur place, un des enseignants a brandi une pancarte sur laquelle était écrit : "Personne ne peut nous imposer ce cauchemar, nous sommes libres de vivre notre rêve." N. OUHIB