Voilà maintenant plusieurs semaines que les Algériens de l'étranger manifestent dans leurs lieux de résidence respectifs pour soutenir le mouvement populaire et le changement politique en Algérie. Des groupes ont été créés aux quatre coins du monde, très souvent sur les réseaux sociaux, afin d'organiser et d'encadrer les rassemblements, d'animer des débats autour de la transition politique en Algérie et de donner plus d'écho au niveau international aux aspirations démocratiques du peuple algérien. Pour plus de coordination et de visibilité, certains ont accepté l'idée de fédérer leurs efforts et de créer un collectif qui englobe l'ensemble de la diaspora. Le projet suggéré par beaucoup d'expatriés sur les réseaux sociaux est mis en route depuis quelques jours par le collectif Debout l'Algérie, qui a organisé la première manifestation de la diaspora contre le pouvoir algérien, le 17 février dernier, Place de la République à Paris.Une dizaine de groupes originaires de villes comme Washington, San Fransisco, Ottawa, Montréal, Vienne, Bruxelles, Genève, Marseille et Lyon ont, d'ores et déjà, intégré la nouvelle organisation. Une page Facebook intitulée "Les Algériens sans frontières" a été également créée. Sur la Toile, l'idée du collectif plaît énormément aux Algériens de l'étranger. "Tous unis pour dire au monde entier que nous sommes plus que déterminés à en finir avec le système, le pouvoir et les militaires qui gèrent notre pays. Le dire d'une seule voix, du nord au sud de l'Algérie et des quatre coins du monde où se sont exilés nos frères algériens pour fuir la dictature, la censure, la mal vie et la hogra", a notamment réagi une internaute. D'autres groupes de la diaspora ont, pour leur part, exprimé le désir de rejoindre le nouveau collectif. C'est le cas en France, notamment à Rennes, à Strasbourg et à Lille. Les responsables de Debout l'Algérie estiment qu'une tribune commune à l'étranger servira de moyen de pression supplémentaire sur le régime algérien, à travers des actions synchronisées et retentissantes dans le monde. En France, beaucoup de compatriotes ont déjà signé par exemple une pétition mise en ligne par les Algériens de Montréal et qui demande au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, de bloquer les avoirs des responsables algériens dans son pays. Il est question d'initier le même genre de démarches dans d'autres pays, où des membres du pouvoir algérien détiennent des biens et de l'argent, tout particulièrement dans l'Hexagone. Dans un second temps, les Algériens de l'étranger aspirent à devenir ensemble une force de proposition dans le cadre de la transition politique en Algérie en mettant leurs compétences et leur expertise au service du changement.