Les robes noires comptent réinvestir la rue dès ce matin pour réclamer encore une fois le départ du système. Les avocats comptent réinvestir la rue aux cris de "système dégage". En effet, les robes noires organiseront, à partir d'aujourd'hui, leur sit-in hebdomadaire — à savoir chaque mardi — devant les palais de justice à travers le territoire national, et ce, pour réitérer leur engagement aux côtés du peuple et demander le départ de tous les symboles du pouvoir. Dans une correspondance adressée dimanche aux barreaux sur tout le territoire national, l'Union nationale de l'ordre des avocats (Unoa) a appelé l'ensemble des avocats, à l'échelle nationale, à observer des rassemblements hebdomadaires devant les sièges des cours de justice ouvertes à travers le territoire national. Cette nouvelle action de rue vient confirmer ainsi la disponibilité des robes noires à accompagner le mouvement populaire, né le 22 février, pour le départ du système et l'instauration d'une nouvelle république. "Effectivement, l'Unoa a décidé de reprendre les protestations pacifiques pour réitérer, d'une part, sa détermination à poursuivre la lutte pour une Algérie démocratique et une justice indépendante et, d'autre part, son soutien au peuple algérien qui continue à battre le pavé pour exiger le départ de tout le système politique. L'Union a alors informé l'ensemble de ses représentants sur le territoire national de la nécessité de reprendre les sit-in hebdomadaires. D'ailleurs, elle tient à rappeler que les avovats ont été parmi les premiers corps professionnels à engager des protestations de rue", a souligné Me Ahmed Saï, président de l'Unoa, joint hier par téléphone. Ce mardi (aujourd'hui, ndlr) se distinguera des autres mardis — jusque-là marqués par les marches de milliers d'étudiants — avec le retour des robes noires à la protesta, pour affirmer leur attachement aux revendications de la rue et leur détermination à atteindre leur objectif : "Yetnahaw gaâ" (ils doivent tous partir). Les avocats de Batna, de Sétif, de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Boumerdès, de Bouira et de Blida ont déjà confirmé leur adhésion à la proposition de l'Unoa de se rassembler devant les cours de justice. Il est attendu que les hommes de loi scanderont, lors de ces rassemblements, leur volonté d'exiger, à l'instar du peuple, le départ de tous ceux qui symbolisent le système politique. Le rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet sera au cœur de leurs slogans qui appellent à chasser "el îssaba" (les bandits) du système. Le président de l'Unoa rappellera que les avocats vont réitérer leur rejet de la "justice sélective et les pressions exercées sur la justice" et réclamer avec insistance "une justice indépendante et affranchie de tout ordre". Tout en s'engageant à demeurer solidaires, les avocats promettent de maintenir la pression sur les tenants du pouvoir actuel.