En sortant en grand nombre hier, de manière plus importante que le vendredi 17 mai, les Oranais ont exprimé leur attachement à la revendication première qui est le démantèlement de l'ensemble du système et la restitution du pouvoir au peuple. Avec ses discours menaçants et son entêtement à aller à l'encontre de la volonté du peuple, le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, s'est mis à dos l'ensemble des manifestants oranais qui, hier, sont sortis par milliers pour réitérer leur refus de l'élection présidentielle, mais aussi et surtout pour exiger le départ de l'homme fort de l'ANP, qui est désormais qualifié de "chef de la bande". Des heures durant, des milliers de personnes ont scandé des slogans hostiles au vice-ministre de la Défense. "Gaïd Salah, raïs el îssaba", "Gaïd Salah, fakou fakou", "Gaïd Salah, voté wahdek", "Gaïd Salah, dégage dégage !" sont quelques-unes des formules qui ont été répétées à l'envi depuis la place du 1er-Novembre jusqu'à la place Zabana, en passant par les grandes artères du centre-ville et le siège de la wilaya où les manifestants ont observé une halte : "C'est ici le symbole du pouvoir, ici où se trouvent des membres de la îssaba que l'on veut chasser, ici où les élections sont manipulées et où la fraude est organisée", avait expliqué un des manifestants en appelant les marcheurs à se rendre en masse devant l'institution. Malgré le jeûne de ce 19e jour de Ramadhan, des hommes et des femmes de tous âges, des parents accompagnés de leurs enfants, des groupes de jeunes ont exprimé leur aversion du pouvoir en place par des "Yetnahaw gaâ» et leur rejet des "solutions" préconisées par Gaïd Salah et ont répété que la souveraineté revient aux Algériens : "Le pouvoir au peuple… Etat civil non militaire", ont-ils également lancé tout en renouvelant leur attachement à l'Armée nationale populaire par des "Djeïch, chaâb, khaoua, khaoua". Les manifestants se sont ensuite regroupés place Zabana où ils ont répété leur détermination à maintenir la pression. "Pas de répit, pas de repos jusqu'à ce que yetnahaw gaâ», ont-ils assuré, résolus à continuer les marches des mardis et vendredis jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Quel que soit le prix, quels que soient les sacrifices, "le mouvement ne s'arrêtera pas. Le peuple ne rentrera chez lui que lorsque tous ceux qui ont pris l'Algérie en otage dégagent", a juré l'un des manifestants en dénonçant la répression qui s'abat sur les manifestants à Alger : "Les policiers qui ont accepté cette tâche devraient avoir honte. Leur devoir est de protéger le peuple et non d'obéir à leurs supérieurs." En sortant en grand nombre hier, de manière plus importante que le vendredi 17 mai, les Oranais ont réitéré leur rejet de toute proposition émanant du pouvoir en place, dont le chef d'état-major fait partie, et exprimé leur attachement à la revendication première qui est le démantèlement de l'ensemble du système et la restitution du pouvoir au peuple. "Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans ‘dégagez tous' ?", s'est interrogée une femme. S. Ould Ali