En attendant ce très hypothétique rendez-vous, le Conseil constitutionnel doit au préalable statuer sur la validité de ces candidatures dans un délai ne dépassant pas les 10 jours. à l'expiration, samedi dernier à minuit, du délai légal pour le dépôt des dossiers des candidats à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, seulement deux candidatures, qui plus est peu ou pas représentatives de l'électorat potentiel, ont été au final enregistrées officiellement auprès du Conseil constitutionnel. "Après expiration du délai légal de dépôt des candidatures, fixé au 25 mai 2019 à minuit, en prévision de la présidentielle du 4 juillet 2019, le Conseil constitutionnel a enregistré le dépôt de deux dossiers, le 25 mai 2019, auprès de son secrétariat général", a ainsi annoncé, au bout de quelques heures de suspense, l'institution en charge de l'examen des dossiers de candidature à la magistrature suprême dans un communiqué officiel diffusé, hier, par l'agence APS. Il s'agit, précise la même source, de seulement deux candidats indépendants, à savoir Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri, sur un total de 77 personnes, dont trois chefs de parti, qui ont procédé précédemment au retrait de lettres d'intention auprès du ministère de l'Intérieur en vue de prendre part au scrutin présidentiel, censé se tenir dans une échéance d'à peine cinq semaines. En attendant ce très hypothétique rendez-vous, auquel une majorité écrasante d'Algériens a déjà décidé d'opposer clairement une fin de non-recevoir, le Conseil constitutionnel doit, au préalable, statuer en vertu des dispositions de la loi organique portant régime électoral sur la validité de ces candidatures par décision, dans un délai ne dépassant pas les 10 jours francs, à compter de la date de dépôt du dossier de candidature. Outre les exigences liées à leur nationalité et à leur confession, ainsi qu'à d'autres conditions ayant trait à la conformité de leurs dossiers administratifs, les deux candidats enregistrés auprès du Conseil constitutionnel devront surtout satisfaire à l'épreuve, pour le moins très difficile, de justifier d'au moins 600 signatures individuelles de membres élus d'Assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires, réparties, au moins, sur 25 wilayas. Autrement, ils devront soumettre une liste comportant 60 000 signatures individuelles, faute de quoi leurs candidatures seront tout simplement invalidées par le Conseil constitutionnel dans les dix jours qui suivront. En somme, à moins d'un mois et demi à peine d'un "vide constitutionnel" éludé de justesse hier, mais qui semble de plus en plus inexorable, l'élection présidentielle du 4 juillet, censée couronner la feuille de route du régime en place, devient, faut-il le croire, de plus en plus incertaine, sinon au plan organisationnel, du moins au plan de la stricte légitimité politique. Tenir un scrutin majeur avec deux candidats presque inconnus et sans aucune base électorale relèverait, en effet, du pur aventurisme, au moment où la majorité de l'électorat continue de manifester pacifiquement contre toute idée de transition politique qui émanerait du pouvoir encore en place. Akli Rezouali