L'Orab exhorte les pouvoirs publics et judiciaires à libérer tous les détenus d'opinion injustement incarcérés et la cessation de toute forme de répression. Réuni en session ordinaire, le 3 juin dernier, le Conseil de l'ordre régional des avocats de Béjaïa (Orab) a rendu une déclaration publique à travers laquelle il "dénonce et déplore le décès tragique du docteur Kamal-Eddine Fekhar dans des conditions déplorables et inhumaines" et exige "la création d'une commission d'enquête indépendante pour déterminer les causes et les responsables de cette tragédie". De même qu'il "dénonce le recours abusif à la détention provisoire en violation du principe de la présomption d'innocence et dans des affaires liées aux délits d'opinion, bafouant ainsi les principes constitutionnels de liberté d'expression et des libertés individuelles et collectives consacrés par toutes les chartes universelles". Tout en s'inclinant devant la mémoire du docteur Fekhar, l'Orab "exhorte les pouvoirs publics et judiciaires à libérer tous les détenus d'opinion injustement incarcérés et la cessation de toute forme de répression". Les rédacteurs de la déclaration du conseil de l'Orab réitère aussi son "soutien au mouvement populaire et réaffirme ses positions contenues dans les déclarations de l'Union des barreaux d'Algérie en date du 06 et du 29 mars, et 12 avril derniers". Les avocats de la wilaya de Béjaïa sont parmi la première corporation à manifester son adhésion et son soutien au mouvement populaire du 22 février dernier en organisant des rassemblements et des marches à Béjaïa. L'Orab se déclare ainsi faisant partie du mouvement populaire du 16 février passé qui revendique "un changement radical du système" et "le départ de toutes les figures et les symboles du régime, et rejette le communiqué du conseil constitutionnel du 2 juin prolongeant sans aucun fondement légal le mandat du chef de l'Etat". De ce fait, l'Orab "appelle à une période de transition menée par des figures et compétences nationales consensuelles pour gérer la transition (…) et la création d'une instance indépendante pour organiser l'élection présidentielle". D'autres barreaux ont également exprimé la même demande d'enquête sur la mort en détention du militant des droits de l'Homme. Les avocats de la wilaya de Tizi Ouzou se sont rendus à la même initiative. Les pouvoirs publics, sous la pression des militants des droits de l'Homme et du mouvement populaire du 22 février dernier, ont ordonné une enquête dont l'opinion attend toujours les conclusions.