Plusieurs centaines de travailleurs, de syndicalistes et d'anciens cadres syndicaux ont pris part hier au rassemblement organisé par les animateurs du mouvement de redressement de l'UGTA, devant le siège de la Centrale. Ils sont venus manifester leur colère contre l'actuelle direction et exiger le départ du secrétaire général, Abdelmadjid Sidi-Saïd. La Maison du peuple leur a été interdite. L'entrée était barricadée par quelques camions de police empêchant ainsi l'accès aux manifestants qui scandaient des slogans hostiles au SG de l'UGTA. Même si d'innombrables travailleurs n'ont pas été libérés par leurs employeurs en cette journée de travail, toutefois, presque toutes les wilayas ont été représentées. "L'on ne pourra pas se réapproprier l'UGTA s'il n'y a pas une implication entière de tous les travailleurs", relèvera Noureddine Bouderba, ancien cadre syndical, rencontré hier lors de la manifestation. Pour lui, seuls les travailleurs peuvent être les garants de cette réappropriation. Cela passe par l'organisation, suggèrera-t-il, d'un congrès extraordinaire auquel n'assisteront que les travailleurs dûment mandatés par la base à l'issue des assemblées générales. Le mouvement de redressement est actuellement confronté à deux défis majeurs. Le premier a trait à l'éviction de l'équipe dirigeante actuelle composée du SG et du secrétariat national. Le second est de pouvoir proposer une alternative réelle qui émanerait de la base. Car, avertit M. Bouderba, au sein ou hors des instances de la Centrale syndicale, existent des cadres qui ne rateraient aucune occasion pour se placer à la direction de l'Union en écartant les travailleurs légitimes et méritants. Ils profiteront de ce mouvement de protestation pour s'offrir des postes au secrétariat national et/ou à la commission exécutive nationale (CEN). "Et si ces gens accaparent l'UGTA, notre syndicat ne sera pas dévié de l'actuelle ligne qui défend l'oligarchie et le pouvoir, ainsi que le système", dira Noureddine Bouderba qui soutient mordicus que l'UGTA doit être impérativement refondée par les travailleurs et doit reprendre sa mission principale de défense des intérêts de ces derniers, sinon, elle risque de disparaître. "