Entendu par les enquêteurs français, puis relâché sans poursuite à ce stade, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour corruption impliquant une société française, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, ne jouit plus vraiment de la même confiance qu'auparavant auprès du patron de la FIFA, Gianni Infantino.C'est du moins ce qu'a insinué le président de l'instance planétaire dans un entretien accordé à L'Equipe. À une question claire ayant trait à sa conviction ou non de la probité du patron du football africain, Gianni Infantino a été assez clair. "D'abord, il faut respecter la présomption d'innocence. Ensuite, c'est clair qu'il y a des problèmes dans le football africain. On l'a aussi vu avec la finale de la Ligue des champions de la CAF (ndlr, la finale retour entre l'Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca n'est pas allée à son terme le 31 mai, l'équipe marocaine s'étant retirée du terrain suite à un problème de VAR alors qu'elle était menée 1-0. Le 5 juin, la CAF a annoncé que la rencontre était à rejouer). La situation actuelle m'inquiète et inquiète la FIFA. Et plusieurs fédérations africaines nous demandent de faire quelque chose", a-t-il répliqué, avant de laisser planer le doute sur la possibilité de voir Ahmad Ahmad être traduit devant la commission d'éthique de la FIFA. "Si la commission d'éthique a quelque soupçon que ce soit sur le président ou quelqu'un d'autre, elle prendra des mesures. Ensuite, il y a un volet politique et sportif. Et on ne va pas se cacher : on va assumer et prendre nos responsabilités. On a déjà commencé à discuter avec Ahmad et avec d'autres dirigeants africains. La CAN va bientôt débuter en Egypte (du 21 juin au 19 juillet). Il y aura une réunion du comité exécutif et un congrès extraordinaire de la CAF. On aura l'occasion de coordonner nos actions. En tout cas, la FIFA veut contribuer à ce que l'Afrique sorte de cette situation. Si un changement de gouvernance de la CAF est-il nécessaire ? On verra. Mais je ne veux pas me cacher derrière l'argument : c'est la CAF, c'est l'Afrique, cela ne concerne pas la FIFA." "Non, ça nous concerne", a, ainsi, asséné Infantino qui a rappelé, à l'occasion, qu'"en tant que nouveau président de la FIFA, mon intérêt est qu'on puisse nettoyer cette organisation". "Il faut que l'image de la FIFA soit rétablie", martèlera-t-il. Rémunéré à hauteur de 1,4 million d'euros par an, le premier responsable du football international a, en outre, confirmé sa présence au Caire pour le match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations. "Je n'avais pas prévu d'y aller, mais je veux donner un signe de présence", conclut Gianni Infantino. R. BELARBI