Les efforts diplomatiques entrepris depuis des semaines n'ont pas réussi à ramener les parties libyennes à la table du dialogue. Les ingérences étrangères en sont pour beaucoup dans le blocage politique. Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) se prépare à lancer une nouvelle contre-offensive pour déloger les troupes du général à la retraire Khalifa Haftar des quartiers périphériques de Tripoli, alors que de nouveaux combats ont fait neuf morts et des blessés dans la nuit de samedi à hier, ont rapporté les médias locaux. Le président du Conseil présidentiel, également chef du GNA, Fayez al-Serraj, a ordonné à ses troupes de se préparer, à l'issue d'une réunion qu'il a eue avec les hauts responsables militaires samedi. Selon le communiqué du GNA, diffusé sur sa page facebook, "la réunion (de samedi, ndlr) a porté sur les programmes et les mécanismes de coordination entre la salle des opérations militaires de Tripoli et divers secteurs de la sécurité et de l'armée, et a examiné les mesures et les plans de sécurité destinés à assurer la sécurité des citoyens et des installations vitales". Intervenant dans un contexte de blocage politique total, la réunion en question "a été marquée par l'adoption de la nouvelle phase du plan visant à faire face aux forces attaquant la capitale et à déterminer les besoins, et le commandant suprême a émis des ordres pour renforcer les unités de combat avec toutes les exigences requises par les opérations", a ajouté le communiqué du GNA, sans plus de précisions. Parallèlement, Fayez al-Serraj a annoncé hier le lancement d'une nouvelle initiative politique pour sortir de l'impasse, une initiative qui risque de subir le même sort que toutes les autres tentatives de dialogue politique engagées ces quatre dernières années. "Partant de ma responsabilité nationale et malgré l'offensive brutale que nous continuerons à repousser (...) et à vaincre, je présente aujourd'hui une initiative politique pour une sortie de crise", a indiqué hier le patron du GNA, lors d'une allocution diffusée par la chaîne Libya al-Wataniya, basée à Tripoli. "En coordination avec la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul)", M. Serraj a proposé la tenue d'un "forum libyen" pour réunir "les forces nationales influentes sur les plans politique et social, et partisanes d'une solution pacifique et démocratique". Il a aussi annoncé la tenue d'un double scrutin présidentiel et législatif avant la fin de l'année en cours, comme l'aurait souhaité l'ONU. Ces deux annonces ne sont finalement qu'une nouvelle tentative de tenir la conférence avortée de Ghadamès, prévue pour avril dernier avant son report, en raison de l'offensive lancée par Khalifa Haftar le 4 avril pour le contrôle de la capitale Tripoli. Cette offensive a fait jusqu'ici 653 morts et 3547 blessés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui n'inclut pas les neuf civils tués dans la nuit de samedi à hier, dans des raids aériens visant un dépôt militaire gouvernemental dans l'est de la capitale. Ces raids, attribués aux troupes de Haftar, ont endommagé un hôpital voisin, rapportent des médias citant le ministère de la Santé libyen. "Les neuf victimes, dont deux femmes et un enfant, sont toutes des civils", a indiqué Fawzi Ouanis, porte-parole du ministère.