La fédération MDS d'Oran a organisé jeudi après-midi, au niveau de son siège, sis à la rue de Chanzy, près du petit théâtre, une importante réunion-débat avec ses militants et ses sympathisants pour évaluer les résultats du précongrès du mouvement dans la perspective du congrès prévu fin décembre à Alger. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire de nos deux diplomates enlevés et assassinés à Bagdad, minute d'autant plus solennelle que les photos muettes de Alloula, Zeïter, Naïma Hamouda, Hasni, Fardheb et Rachid Baba qui tapissaient les murs rappelaient d'autres martyrs, M. Kerroumi, responsable local du parti fera la lecture des principaux points soulevés lors de la dernière échéance, le 14 juillet au CIP. En fait, c'est à une véritable feuille de route à laquelle les militants ont été conviés dans la mesure où ils devront réfléchir et répondre à des questions de fond restées jusque-là sans réponse. Avec en toile de fond, la constante du parti : aller vers une double rupture, disqualifier l'intégrisme et le système rentier et édifier une démocratie moderne. Pour de nombreux militants, le parti ne pourra correctement évoluer tant que l'écrou démocratique est maintenu, autrement dit, tant que l'état de siège restera en vigueur. Certains estiment qu'il faut se déployer malgré tout à condition de cibler et d'identifier avec précision les couches vers lesquelles devra porter notre discours. Enfin, quelques-uns feront remarquer la bonne santé et l'audience du mouvement eu égard au nombre impressionnant de jeunes qui ont pris part au précongrès mais ne s'expliquent pas la frilosité du MDS face par exemple aux émeutes des Bécharis à la suite des fréquentes pannes d'électricité. À la fin de cette rencontre qui en appellera certainement d'autres, tous les sujets n'ayant pas été épuisés, la fédération d'Oran a rendu publique une motion dans laquelle elle condamne énergiquement l'exécution de nos diplomates en Irak et déplore le manque de vigilance dont font preuve les services de l'Etat quant à la protection de nos ressortissants à l'étranger, manque de vigilance qui n'est que le résultat de la compromission du pouvoir avec l'intégrisme “local” et de ses effets nuisibles sur la société et sur les libertés des citoyens et des organisations démocratiques. La fédération d'Oran, ajoute encore le communiqué, “exprime sa solidarité aux familles des deux victimes, familles dont nous partageons la peine et auxquelles nous présentons nos sincères condoléances”. Mustapha Mohammedi