Des dizaines de salariés du groupe médiatique d'Ali Haddad, groupe Media Temps Nouveaux, ont organisé, hier, un sit-in, devant la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger, pour exprimer leur inquiétude face à l'incertitude qui les attend. Le groupe Media Temps Nouveaux, qui appartient exclusivement à Ali Haddad, est en faillite. La direction, en proie à de graves difficultés financières, s'apprête à fermer une des deux chaînes de télévision et à réduire ses effectifs. Elle cherche désormais un repreneur. Sur ses 410 salariés, la moitié sera privée de travail dans les jours à venir. Journalistes, techniciens, personnels administratifs et chauffeurs sont concernés par ce plan social. "Être journaliste, ce n'est pas être terroriste", lit-on sur des pancartes portées par des journalistes du groupe qui comprend les deux chaînes de télévision Dzaïr TV, Dzaïr News, et les quotidiens Le Temps d'Algérie et Waqt El-Djazaïr. Outre ce sombre avenir qui les attend, les travailleurs s'insurgent également contre la suspension de la publicité publique par l'Anep. Cette manne publicitaire permettait au moins de payer les employés. Un exercice difficile puisque les salariés n'ont pas été payés depuis au moins 3 mois. La situation dure depuis au moins deux ans. Constitué au début des deux journaux et d'une chaîne de télévision, Dzaïr TV, le groupe médiatique s'est enrichi, en 2014, par une autre chaîne de télévision, Dzaïr News. Cette dernière est une transformation de la chaîne El-Wiaam TV, créée en 2014 pour soutenir la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 4e mandat. Hier, la diffusion de la chaîne d'informations en continu a été suspendue durant 5 heures avant de réapparaître après un mouvement de protestation tenu dans les locaux de l'entreprise. Dans un communiqué diffusé au début du mois de juin, la direction du groupe avait annoncé la fusion des deux chaînes à partir du 25 juin prochain. Ne restera que Dzaïr TV qui aura des programmes où prédominera l'information. En attendant, dans un communiqué rendu public hier en fin de journée, la direction du groupe a annoncé que "la direction a obtenu l'engagement ferme des propriétaires en vue de faciliter la transaction et d'entamer les négociations dans les meilleurs délais" en vue de la vente de l'entreprise à un nouveau repreneur. Le document dément également la volonté de la direction d'opérer un "plan social" et reconnaît de graves difficultés financières à cause de l'emprisonnement du propriétaire, Ali Haddad, et de l'absence de publicité.