Le parti se trouve quasiment paralysé alors que les délais pour la tenue d'un congrès ordinaire sont largement dépassés. Alors que l'équipe d'Ali Laskri continue ses contacts avec d'autres acteurs politiques pour proposer une initiative de sortie de crise, une aile de l'instance présidentielle du FFS annonce la désignation d'un premier secrétaire national. Dans la foulée, Ali Laskri annonce le maintien de Hakim Belahcel. Le parti est plus que jamais divisé. Après des semaines d'hésitation, les partisans des deux membres dissidents de l'instance présidentielle du parti, Hayet Teyati et Sofiane Chouikh, ont tenu une session du conseil national au siège du parti. Entamée vendredi, la session s'est poursuivie jusqu'à hier samedi. Dans la matinée, des résolutions politiques sont envoyées aux médias. Pendant que les quelques dizaines de membres du conseil national (85 membres selon un militant du parti) se réunissaient au siège du parti, des dizaines de policiers sont stationnés autour de la bâtisse. Des partisans de l'autre aile, déjà chassés du siège il y a deux mois, ont été empêchés d'entrer. En début d'après-midi, c'est par le biais d'une dépêche APS que l'annonce de la désignation d'un "premier secrétaire national" du FFS a été faite. Belkacem Benameur, président de l'APC de Naciria (Boumerdès) a été chargé de préparer un congrès pour la fin de l'année en cours. L'homme a affiché sa "volonté de faire tout son possible pour rassembler les rangs du parti", soulignant que son "objectif principal consiste à organiser le 6e congrès à la fin octobre de l'année en cours". Quelques instants après ces déclarations, Ali Laskri a rendu public, au nom de l'instance présidentielle, un communiqué pour dénoncer une "attaque de mercenaires au service du système". Il a évoqué la désignation d'une "structure illégitime" qui a pour but "de paralyser le parti, de neutraliser son action politique et de tenter d'opérer un hold-up anti-statutaire". Le document dénonce également la "protection policière" qui a "empêché les membres de la direction, les membres du conseil national et les militants d'accéder au siège national du parti". Cela fait en effet plusieurs semaines qu'Ali Laskri et Hakim Belahcel ne peuvent plus entrer au siège de leur parti. Même les réunions se tiennent à l'extérieur. Pour Ali Laskri et ses deux soutiens au présidium, Brahim Meziani et Mohand-Amokrane Chérifi, la rencontre du conseil national de ce week-end était une tentative de créer "un FFS bis" à "la solde du pouvoir" au moment où "le peuple maintient sa mobilisation pacifique et unitaire malgré toutes les tentatives de divisions opérées par le pouvoir". Plus sévère encore, le document fait le lien avec ce qui se passe sur la scène politique et la volonté du pouvoir politique de casser la dynamique des partis démocrates. "Aujourd'hui le FFS fait l'objet d'un vaste complot pour tenter d'anéantir une initiative politique commune en vue d'une sortie de crise politique à travers une véritable transition démocratique", lit-on encore. La crise qui secoue le FFS dure depuis quelques mois déjà. Ali Laskri, soutenu par deux autres membres de l'instance présidentielle, a entrepris d'exclure du parti beaucoup de cadres et responsables pour différentes raisons. La riposte de ces derniers, soutenus par deux membres du présidium, ne s'est pas fait attendre. Ils ont réuni, au moins à deux reprises, une session du conseil national que le groupe de Laskri conteste. Le parti se trouve quasiment paralysé alors que les délais pour la tenue d'un congrès ordinaire sont largement dépassés.