Alors que les Etats-Unis et l'Iran ont beau répéter ne pas chercher la guerre, la tension ne cesse de monter entre les deux pays, et la multiplication des incidents dans le Golfe fait craindre un embrasement. Le président américain Donald Trump a promis pour aujourd'hui de nouvelles sanctions "majeures" contre l'Iran, après que ce dernier a menacé les Etats-Unis de conséquences dévastatrices pour leurs intérêts dans la région en cas d'attaque contre son territoire. "Nous mettons en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi", a tweeté le président américain, avant d'ajouter que "l'Iran ne peut pas avoir d'armes nucléaires !". Juste auparavant, le locataire du bureau ovale de la Maison-Blanche, qui alterne déclarations martiales et appels au dialogue depuis plusieurs semaines, avait assuré que si l'Iran renonçait à son programme nucléaire, il deviendrait leur "meilleur ami". "Quand le régime iranien décidera de renoncer à la violence et de répondre à notre diplomatie par la diplomatie, il sait comment nous joindre. D'ici là, notre campagne d'isolement diplomatique et de pression économique contre le régime va s'intensifier", a affirmé pour sa part le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo. Ceci étant, le Washington Post et Yahoo! News ont rapporté que les Etats-Unis ont, en revanche, ordonné secrètement des cyberattaques contre des systèmes de défense iraniens et contre un réseau d'espionnage surveillant le passage des navires dans le détroit d'Ormuz. Le Pentagone s'est refusé à commenter ces informations. Par ailleurs, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président américain, a averti hier l'Iran de ne pas confondre "prudence" et "faiblesse", deux jours après l'annulation à la dernière minute par Donald Trump de frappes de représailles contre l'Iran. "Ni l'Iran ni aucun autre acteur hostile ne devrait confondre prudence et retenue de la part des Etats-Unis avec de la faiblesse", a déclaré John Bolton, avant une rencontre à El-Qods avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nos forces armées sont prêtes à partir", a-t-il ajouté. Rappelons que les Etats-Unis ont demandé la tenue aujourd'hui d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU, selon des sources diplomatiques. Accusant Téhéran de "rejeter les ouvertures diplomatiques de Washington", l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Iran, Brian Hook, a affirmé vendredi que l'Iran devait "répondre à la diplomatie par la diplomatie, pas par la force". M. Hook a tenu ces propos lors d'une visite sur une base militaire en Arabie Saoudite, pays allié des Etats-Unis et engagé avec Téhéran dans une lutte d'influence régionale depuis plusieurs années. "Les Iraniens répondront à la diplomatie par la diplomatie, au respect par le respect et à la guerre par une défense acharnée", a répondu sur twitter le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi. Il faut signaler que l'Iran a fait état hier d'un précédent incident impliquant "l'intrusion" d'un "drone espion" étranger dans son espace aérien fin mai. Dans un message sur twitter, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif affirme que le drone en question était un MQ9 (code du drone américain Predator B) et que l'incident s'est produit le 26 mai.