Les deux parties, qui affirment ne pas vouloir la guerre, multiplient toutefois les déclarations incendiaires, qui risquent d'embraser la région. Le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l'état-major conjoint des forces armées iraniennes a affirmé dans un entretien accordé à l'agence Tasnim, a averti les Etats-Unis que la moindre attaque contre le territoire iranien aurait des conséquences dévastatrices pour leurs intérêts dans la région. "Tirer une balle en direction de l'Iran mettra le feu aux intérêts de l'Amérique et de ses alliés dans la région", a-t-il souligné, au lendemain de l'annulation par le président américain à la dernière minute des frappes de représailles contre la République islamique. Dans des déclarations vendredi à l'agence officielle iranienne Irna le général de brigade Amirali Hajizadeh, chef de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution, avait répondu aux propos de Donald Trump, qui avait laissé entendre que l'attaque contre le drone pourrait être due à une "erreur humaine" du côté iranien. "Il est possible que cette violation (de l'espace aérien) ait été commise par un général ou quelques opérateurs de drone américain, nous ne le savons pas", a-t-il dit, mais "voilà comment nous répondons à l'agression contre l'espace iranien et si cela se répète, notre réponse sera la même", en présentant à la Télévision d'Etat des "débris" du drone récupérés "dans les eaux territoriales" iraniennes. Il n'en demeure pas moins qu'en dépit des affirmations répétées des Etats-Unis et de l'Iran selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, l'escalade et la multiplication des incidents dans le Golfe font craindre un embrasement, d'autant que des deux côtés, on multiplie les déclarations incendiaires. Le président Trump a ainsi réaffirmé qu'il ne souhaitait pas la guerre avec l'Iran mais que si elle éclatait elle provoquerait "un anéantissement comme on n'en a jamais vu avant". Le général Shekarchi a affirmé pour sa part que "si l'ennemi (...) fait l'erreur" d'attaquer, "l'Amérique, ses intérêts et ceux de ses alliés seront consumés par (le) feu qu'il aura contribué à allumer". Rappelons que des sources diplomatiques au siège de l'ONU ont indiqué que les Etats-Unis ont demandé la tenue demain d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU. Accusant Téhéran de "rejeter les ouvertures diplomatiques de Washington", l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Iran, Brian Hook, a affirmé vendredi que l'Iran devait "répondre à la diplomatie par la diplomatie, pas par la force". Ceci étant, les tensions entre Washington et Téhéran ne cessent de monter depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran, privant ce pays des bénéfices économiques qu'il escomptait du pacte. Elles se sont intensifiées avec de récentes attaques contre des pétroliers dans la région du Golfe, imputées par Washington à Téhéran, qui dément toute implication.