Le collectif de défense des 16 manifestants, arrêtés vendredi et placés dimanche sous mandat de dépôt, a introduit hier, devant la chambre d'accusation, un appel à la décision du juge d'instruction. Dans la matinée, les nombreux avocats (une vingtaine jusqu'à présent, mais la liste reste ouverte), dont des ténors du barreau d'Alger constitués bénévolement, étaient plutôt partagés sur la stratégie à adopter. Les uns voulaient déposer immédiatement un recours à la détention préventive, tandis que d'autres estimaient préférable d'attendre la fin de l'instruction pour requérir directement la relaxe de leurs mandants. Au terme d'une réunion tenue dans l'après-midi, ils ont convenu de faire appel dans le délai de trois jours accordé par la loi. "L'accusation n'a rien de juridique. C'est une affaire politique. Le sort des manifestants détenus dépend de la mobilisation", affirme Me Aouicha Bekhti, membre du collectif de défense. Elle est corroborée dans ses propos par sa consœur Me Fetta Sadat, députée du RCD. "L'accusation n'a aucun sens. Nous ne sommes pas dans un débat juridique." Les jeunes manifestants sont accusés, sur la foi du rapport de police, d'atteinte à l'unité nationale. Leur délit se résume, en réalité, au port de l'emblème amazigh durant la marche de vendredi dernier.